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 d’ADHEOS

Leurs fondements sont à la base de la loi anti-gay. Les évangélistes exercent une forte influence en Ouganda qui se traduit par des idées haineuses et des théories du complot farfelu. 
 
En novembre dernier, le gouvernement ougandais prévoyait d’adopter un projet de loi datant de 2009 pénalisant l’homosexualité, dont les sanctions s’étendaient jusqu’à la peine de mort. Mais face à l’indignation internationale le projet a été mis en suspens. Malgré ce revirement, le site The Daily Beast a enquêté sur l’origine d’un tel déferlement de haine et ses origines, qui sont autre que les églises évangéliste américaines.
 
L’Ouganda est un pays où le christianisme évangélique à la sauce américaine est en pleine explosion. Ce pays entretient également des liens étroits avec de nombreux prédicateurs américains anti-homosexuels, qui pensent que l’Afrique est le dernier espace où l’on peut encore lutter contre l’homosexualité. Présents en Ouganda depuis une dizaine d’années, ces missionnaires tiennent des discours haineux et appellent les Ougandais à se battre contre ce phénomène. Des paroles qui ont sans doute fortement conforté les idéologies des politiciens tels que David Bahati, l’initiateur de la loi anti-gay.
 
Cependant, si les églises évangéliques n’ont pas revendiqué cette loi, d’après le Daily Beast, elle porte tout de même la signature des conservateurs:
 
«Ce sont les Américains qui ont élaboré une vision de l’homosexualité un complot mondial satanique, ayant pour but de détruire les fondements de la société, semblable à la pieuvre juive dans les récits antisémites classiques. Selon Warren Throckmorton, un professeur de psychologie évangélique associé au mouvement ex-gay, lorsque des militants anti-homosexuels en Ouganda parlent de l’homosexualité, ils citent des travaux de Scott Lively et Paul Cameron, deux des plus farouches opposants américains à l’homosexualité de nos jours», explique encore le site.
 
Des exemples qui selon le magazine américain prouvent la coresponsabilité du gouvernement et de ces églises concernant les persécutions que subissent aujourd’hui les homosexuels ougandais. Alors que le gouvernement faiblissait face aux nombreuses manifestations dénonçant les répressions policières de plus en plus musclées, le projet de loi apparaît ici comme l’arbre qui cache la forêt, un moyen de détourner la colère du peuple vers un autre problème que la corruption ou encore la hausse des prix et le chômage.
 
Même si aujourd’hui David Bahati propose de ne pas inclure la peine de mort dans la révision du projet de loi et que le président semble prendre ses distances face à cette polémique, certains aspects restent très contraignants pour la communauté LGBT. Et le mal est déjà fait, la propagande autour de cette loi a créé un environnement d’insécurité pour cette communauté, à l’image des unes de certains journaux dans lesquels on peut lire des titres tels que: «Pendez-les !» ou «Homo terreur!».