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 d’ADHEOS

Najat Vallaud-Belkacem et les associations Inter-LGBT s’attaquent à la prolifération de tweets homophobes.
 
C’est une première. Le gouvernement, les associations Inter-LGBT et Twitter seront assis autour d’une même table, ce vendredi 8 février. La porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem avait déjà tenté une fois d’organiser une réunion, le 7 janvier. Sans succès. La cause ? L’absence de Twitter, justement.
 
C’est le directeur des affaires juridiques de Twitter, Alexander Macgillivray qui représentera le site de micro-blogging. Le but de cette réunion est, pour Najat Vallaud-Belkacem, de "prévenir la prolifération des messages de haine sur le réseau social", et plus particulièrement les propos homophobes.

Twitter face à la justice française
 
Entre octobre et janvier, les hashtags #unbonjuif, #unbonmusulman, #unjuifmort, #simonfilsestgay, entraînent une vague de propos antisémites, racistes, homophobes. Des associations, comme l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) et SOS Racisme, demandent alors à Twitter de retirer et supprimer les tweets "haineux".
 
Faute d’une réponse suffisante de Twitter, les associations décident de passer à la vitesse supérieure et de poursuivre le site de micro-blogging devant la justice française. Le Tribunal de grande instance de Paris ordonne, le 24 janvier, à Twitter de communiquer les données permettant d’identifier les auteurs de tweets racistes ou antisémites. L’entreprise américaine doit également aménager sa plateforme afin de proposer un dispositif de signalement. Une victoire qui peut avoir des conséquences sérieuses sur l’avenir du réseau social.
 
Ce vendredi, c’est la position du site américain, qui décidera ou non de se conformer à la décision de justice, qui sera au centre de la discussion, selon Fleur Pellerin, sur Canal Plus le 7 février.
 
Au-delà de la volonté du gouvernement de s’assurer que Twitter respectera la décision de justice, un autre enjeu plane, plus économique : l’installation et l’ouverture du bureau français du site de micro-blogging, annoncé fin 2012.
 
SOS Racisme et l’UEJF, les grands absents
 
Seules les associations Inter-LGBT ont été conviées à la réunion. Ni SOS Racisme, ni l’UEJF ne seront présents lors de la rencontre. Une situation qui provoque un certain malaise.
 
"C’est difficile à comprendre et c’est un peu étrange", confie la porte-parole de SOS Racisme au "Nouvel Observateur". "Evidemment, combattre l’homophobie sur internet est important. Mais pourquoi ne pas convier toutes les autres associations autour de la table pour parler des propos haineux de manière globale ? Surtout que, pour une fois, Twitter sera présent."
 
Contacté par "le Nouvel Observateur", le cabinet de Najat Vallaud-Belkacem assure que "tous les propos haineux publiés sur le site de micro-blogging seront discutés avec Twitter, et pas uniquement les tweets homophobes, qui n’ont jamais fait l’objet de poursuites". Le cabinet ajoute que Najat Vallaud-Belkacem a organisé cette réunion dans le cadre de sa mission contre l’homophobie.
 
En ce qui concerne l’absence de SOS Racisme et de l’UEJF, "c’est parce qu’elles sont en procès avec Twitter qu’elles n’ont pas été conviées".