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 d’ADHEOS

Trois importantes associations LGBT se sont dites satisfaites de leur rencontre jeudi avec François Hollande, mais attendent "des actes" de la part du président, qui selon elles n’a pas suffisamment défendu les droits de leur communauté depuis qu’il est au pouvoir.
 
"C’était un beau symbole qui suscite beaucoup d’espoir. Il y a eu des engagements de la part du président. Nous attendons maintenant des actes", a déclaré Virginie Combe, vice-présidente de SOS homophobie, au terme d’un entretien à l’Elysée qui a duré "plus d’une heure".
 
"On a vu qu’il y avait une sensibilisation du chef de l’Etat sur les discriminations subies par les personnes trans au quotidien", a remarqué une porte-parole d’Inter-LGBT, Clémence Zamora-Cruz, soulignant "l’écoute" de François Hollande, en amont de la Marche des fiertés samedi à Paris.
 
Le projet de loi ‘Justice du XXIe siècle’, qui comprend "des avancées permettant la simplification du changement d’état civil" pour les personnes trans en "mettant fin à la médicalisation de leur parcours de transition et à leur stérilisation forcée", sera "encore amélioré à l’Assemblée nationale", promet la présidence de la République dans un communiqué.
 
L’amendement en question, adopté en mai, avait pourtant provoqué la colère des associations LGBT, qui avaient exigé son retrait "pur et simple" car il continuait selon elles à "humilier" les personnes trans en les "contraignant à subir des traitements médicaux" pour valider leur changement d’état-civil.
 
L’Elysée, au terme de la rencontre, a également appelé au "renforcement" de "la formation des fonctionnaires" sur les questions de LGBT-phobies via des "modules dédiés", d’après le communiqué.
 
François Hollande a aussi annoncé que la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme (Dilcra) "verrait son champ d’intervention élargi à la prévention et à la lutte contre l’homophobie", selon ce texte.
 
D’après les représentants de SOS homophobie, Inter-LGBT et Centre-LGBT, le chef de l’Etat s’est par ailleurs engagé à abroger une circulaire datant de 2013 qui interdit aux citoyens homosexuels de 11 pays (dont le Maroc, la Tunisie ou encore la Pologne) de se marier avec leur conjoint français.
 
Selon ces associations, François Hollande a enfin promis l’abrogation d’une autre circulaire, qui punissait depuis 2013 les gynécologues de 5 ans de prison et 75.000 euros d’amende s’ils orientaient leurs patientes à l’étranger pour y subir une PMA (procréation médicalement assistée). Cette mesure a conduit de nombreux praticiens à refuser de suivre des patientes, les mettant médicalement en danger, a observé Virginie Combe.
 
Les femmes seules et les lesbiennes sont encore exclues de la PMA, contrairement aux promesses du candidat Hollande.
 
La rencontre de jeudi s’est tenue trois semaines après la tuerie qui a fait 49 morts dans un club gay d’Orlando, en Floride. La traditionnelle "Marche des fiertés" parisienne, événement phare de la communauté LGBT, sera entourée cette année de mesures de sécurité renforcées. Des centaines de membres de la communauté LGBT s’étaient rassemblés mardi soir à Paris lors d’une "Pride de nuit" pour dénoncer la "trahison" du président de la République sous le mot d’ordre "PS : la fierté, c’est pas son genre".
 
"On est à un an des élections. La Marche des fiertés arrive. Il fallait essayer de corriger le bilan", a observé Flora Bolter, co-présidente de Centre-LGBT Paris-Ile-de-France, pour expliquer la rencontre du jour.