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 d’ADHEOS

Deux associations LGBT+ portent plainte contre Franck Meyer, le maire de Sotteville-sous-le-Val. Cet ancien porte-parole de La Manif Pour Tous assume de refuser de marier des couples homos au nom de ses convictions religieuses.
 
Sept ans après l’adoption du mariage pour tous, certains maires refusent encore de célébrer des mariages, lorsqu’il s’agit de couples d’hommes ou de femmes. Ce mardi 15 décembre, Mousse et Stop homophobie portent plainte contre le maire de Sotteville-sous-le-Val en Seine-Maritime, Franck Meyer. Dans un entretien à La Croix, il assume de refuser de marier les couples de même sexe.
 
Ancien porte-parole de La Manif pour tous, président du Comité protestant évangélique pour la dignité humaine, Franck Meyer assume publiquement de ne pas vouloir marier des couples homos et ne cherche même pas à déléguer à un adjoint. Il revendique une "clause de conscience" et invoque ses convictions religieuses.
 
Ce protestant raconte notamment que deux hommes, dont un étranger lui ont demandé de les marier, alors qu’ils n’habitaient pas la commune. Le maire centriste leur a refusé au prétexte que ce mariage donnerait la nationalité française à l’un des deux membres du couple. Il parle de "dévoiement" de la notion de mariage.
 
"L’union d’un homme et d’une femme"
 
"Le mariage doit rester l’union d’un homme et d’une femme, l’enfant a le droit de connaître son père et sa mère et d’être élevé par eux (sic). (…) Je suis dans une situation où je m’estime en droit, même si ce droit m’est refusé par le Conseil constitutionnel (…). En pleine conscience, je ne marierai pas deux hommes et deux femmes, donc je suis hors la loi", dit-il dans un podcast de La Croix.
 
Dans une interview à Croire & Lire, il ajoute : "Mes convictions peuvent entrer en conflit avec certaines lois de mon pays, mais dans ce cas il vaut mieux, comme le dit l’Évangile, obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes et défendre l’espérance que Dieu a mise en nous." "Je crois qu’aujourd’hui, la liberté de conscience est véritablement en danger. Il faut la défendre, cette liberté. Croyants et non-croyants ensemble", poursuit-il.
 
Dans l’entretien de La Croix, ce maire admet causer du tort aux couples de même sexe, mais minimise cette discrimination. "À partir du moment où vous avez une position, si elle n’est pas semblable à celle de votre interlocuteur, il peut se sentir blessé", explique-t-il avant de raconter avoir reçu un mail d’insultes à cause de ses positions LGBTphobes. "J’ai pris le temps pour prier pour ne pas rendre le mal par le mal", lâche-t-il sans rire.
 
Une discrimination au même titre que le racisme
 
Pour l’avocat des deux associations LGBT+, cette discrimination assumée doit être sanctionnée par les tribunaux. "Refuser de délivrer une carte d’identité à une personne noire, refuser d’inscrire dans une école une personne de confession musulmane ou refuser de marier deux personnes de même sexe est passible des mêmes sanctions", note-t-il.
 
"Il s’agit, dans chacun de ces cas, d’une discrimination commise par une personne détentrice de l’autorité publique dans le cadre de ses fonctions. Quelle que soit leur religion, leur couleur de peau ou leur orientation sexuelle, les citoyens français doivent avoir la certitude qu’ils ne seront pas discriminés par un officier d’état civil !", s’emporte Me Deshoulières.
 
D’ailleurs, le projet de loi "Confortant les principes républicains" (appelée aussi contre les séparatismes) devrait renforcer les exigences. Les agents de l’Etat et des services publics ne pourront afficher leurs propres convictions religieuses et sont tenus de traiter de manière égale tous les usagers, indique Le Monde. Ainsi, les préfets pourront mettre en œuvre des recours contre des élus locaux prenant des décisions "gravement" contraires au principe de neutralité.