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 d’ADHEOS

En réponse au vol du téléphone d’un militaire du Bataillon Intervention Rapide (BIR), un raid se déclenche et laisse trois personnes LGBTI blessés graves et un mort sur le carreau
 
Garoua, région musulmane située au Nord du Cameroun, reste un lieu très homophobe et encrée dans sa culture ainsi que dans ses us et coutumes.
 
C’est la région siège de l’Association jeunes solidaire de Garoua (AJSG), organisation identitaire travaillant avec les personnes LGBTI. Présente sur les lieux depuis plus de cinq ans déjà, AJSG affirme au travers de son représentant :
« Aucune pitié n’est faite aux homosexuels dans cette partie du pays. Entreprendre son coming out, c’est creuser sa propre tombe. »
 
Au regard de cette situation éprouvante, le hot spot dénommée « Populaire » demeure le point de rassemblement des personnes LGBTI rejetées et repoussées tant par leur famille que par la population en général.
 
En date du 09 janvier 2018 aux environs de 20 heures, alors qu’un militaire du BIR est victime d’une agression dans ce coin de la ville où il perd d’ailleurs son téléphone portable. Il va rapidement alerter ses collègues et ensemble décident de venger leur frère d’arme.
À leur arrivée sur les lieux, ils se dirigent vers le principal snack bar du coin qui porte le nom de la rue « Le Populaire » où ils commencent avec furie à bastonner tout le monde sans exception.
 
Ayant remarqué une table très discrète et retirée, ils avancent vers elle en pointant du doigt ses occupants qui ne sont autres que quatre homosexuels. Cette table où étaient installés les quatre homosexuels était la cible à atteindre. À l’immédiat, les choses se déroulent si vite qu’on constate juste une personne allongée au sol se tordant de douleur et les trois autres gravement blessées. L’un d’eux a d’ailleurs perdu son œil dans l’attaque.
Les militaires ayant pris la fuite, les quatre homosexuels sont conduits à l’hôpital où malheureusement Hassan Mouktar rend l’âme pendant que les trois autres sont toujours sous soins intensifs jusqu’à ce jour.
 
Aucune action concrète n’a encore été entreprise malgré la remontée d’informations auprès de la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés (CNDHL), des autorités de force de maintien de l’ordre et des chefs traditionnels.
 
La famille de la victime ne veut pas que cette affaire soit suivie. D’obédience musulmane, elle affirme qu’il s’agit tout simplement de la volonté d’Allah.
 
Jacks Oke, l’auteur de cet article, est un militant pour les droits LGBTI au Cameroun qui écrit sous un pseudonyme.