NEWS
Les actualités
 d’ADHEOS

Les députés ont voté hier en seconde lecture le projet de loi qui ouvre le mariage aux personnes de même sexe. Reste la promulgation de la loi par le président, de droite et catholique pratiquant. Mais un veto de sa part ne ferait que retarder l’entrée en vigueur de la loi.
 
L’ouverture du mariage aux couples de même sexe poursuit tranquillement son chemin parlementaire au Portugal. Les députés de l’ensemble des partis de gauche, majoritaires au parlement, ont approuvé hier en seconde lecture ce projet de loi du gouvernement socialiste.
 
Reste maintenant la dernière étape pour que la loi entre en vigueur: la promulgation par le président Anibal Cavaco Silva. Petit bémol: il est membre du principal parti de la droite parlementaire (PSD, centre-droit) qui s’est prononcé contre le mariage pour les homos. Il est aussi catholique pratiquant. Cavaco Silva pourrait donc mettre son veto, ce qui imposerait un nouveau vote du parlement, mais ne ferait en fait que retarder l’entrée en vigueur de la loi.
 
La référence au «sexe différent» est supprimée
Le texte, modifie la définition du mariage dans le code civil en y supprimant la référence au «sexe différent». Mais la loi exclut explicitement les couples homosexuels mariés du droit à l’adoption, contrairement à la plupart des pays ayant déjà ouvert le mariage aux homos.
 
Alors, veto ou pas veto? A ce jour, Anibal Cavaco Silva s’est refusé à tout commentaire sur la question. Il faut dire que contrairement à l’Espagne où la légalisation du mariage gay en 2005 avait suscité une forte contestation, faisant descendre dans la rue des centaines de milliers de personnes, le texte n’a suscité au Portugal qu’une opposition discrète des associations proches des milieux catholiques. Et la droite, de son côté, a évité soigneusement tout jugement moral sur la question.
 
Pétition des opposants
Tout n’est pas rose pour autant, puisqu’une première manifestation «en faveur du de la famille et du vrai mariage» est prévue le 20 février à Lisbonne à l’appel de la «plate-forme citoyenneté et mariage», déjà à l’origine d’une pétition de 90.000 signatures pour exiger l’organisation d’un référendum. L’Eglise catholique a déjà fait connaître, à travers le porte-parole de la Conférence épiscopale Manuel Morujao, sa «sympathie» pour cette initiative.
 
Néanmoins, selon les médias locaux, les autorités portugaises, comme la hiérarchie catholique, souhaitent voir «réglée» cette question avant la prochaine visite, prévue mi-mai, du pape Benoît XVI au Portugal. Le président pourrait donc opter malgré tout pour une promulgation rapide de la loi.