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 d’ADHEOS

Hier, en réaction au décès du jeune Daniel Zamudio, tabassé parce qu’il était gay, le Parlement chilien a approuvé l’essentiel d’une «loi contre la discrimination». Le texte inclut explicitement l’orientation sexuelle.
 
Au Chili, le meurtre homophobe du jeune Daniel Zamudio a marqué les esprits (lire article). Hier, en réaction au décès du jeune homme survenu il y a peu après 25 jours de coma, le Parlement a approuvé l’essentiel d’une législation qui fait un délit spécifique de la discrimination pour orientation sexuelle. Cette «loi contre la discrimination», impulsée en 2005, est restée sept ans dans les tuyaux du Parlement et a été relancée il y a quelques jours par le gouvernement de droite de Sebastian Pinera.
 
Un délit de «discrimination arbitraire»
La nouvelle loi rassemble en fait en un seul texte des faits de discrimination qui étaient éparpillés dans le droit chilien, et qui n’incluaient pas explicitement la discrimination pour orientation sexuelle.
 
Approuvée hier à une étroite majorité par la Chambre des députés et déjà validée par le Sénat, elle établit un délit de «discrimination arbitraire» pour toute atteinte aux droits fondamentaux pour raison «de race ou d’ethnie, de nationalité, de situation économique, de langue, d’idéologie ou d’opinion politique, de religion ou de croyance, d’appartenance syndicale, de sexe, d’orientation sexuelle, d’état civil d’âge, d’origine, d’apparence, de maladie ou handicap». Quatre dispositions règlementaires ont été renvoyées en commission, mais, selon le gouvernement, elles devraient être approuvées sans délai.
 
Une sanction «à la discrétion du juge»
Le Mouvement de libération homosexuel (Movilh) du Chili a salué le «saut qualitatif» que représente le texte dans la lutte contre la discrimination. Il ne stipule pas de sanction mais laisse la peine «à la discrétion du juge», selon Movilh.
 
Daniel Zamudio avait été agressé et torturé le 3 mars, lors d’un calvaire qui aurait duré six heures, par un groupe de sympathisants néo-nazis présumés dont quatre, âgés de 19 à 25 ans, ont été arrêtés.