Une jeune fille homosexuelle a été agressée place Wilson, le 12 août, alors qu’elle venait d’embrasser sa petite amie.Le caractère homophobe a été retenu par le tribunal correctionnel.
3 h 45 dimanche dernier, place Wilson, au centre-ville, un couple de jeunes filles a eu la soirée gâchée par un groupe d’individus. «Ils ont commencé par des insultes homophobes, étant accompagné d’un homme efféminé et d’un autre travesti», raconte la victime par lettre, à l’audience du tribunal correctionnel. «Il (le prévenu) a tenté par deux fois de me mettre un coup de pied dans la tête, il a atteint mon ventre. Cela parce que j’embrassais sur la bouche ma petite amie. Je ne peux plus dormir sans faire de cauchemar. Je fais régulièrement des crises d’angoisse». La victime demande 950 € de préjudice moral.
«On s’amusait, ce n’était pas méchant»
Le prévenu, un jeune homme de 21 ans, était accompagné de trois autres personnes. Il ne reconnaît pas le caractère homophobe de cette agression : «Je ne les ai pas vus s’embrasser. Ça ne m’aurait pas dérangé si c’était le cas», explique-t-il devant le président, Romain Bonhomme.
«Vous avez dit à l’un des hommes que c’était une «tapette», également que deux filles ensemble, cela vous dégoûte», réplique le président.
«Peut-être que j’ai dit «tapette», mais pour le reste je ne me souviens pas».
Les caméras de vidéoprotection ont alerté la police municipale. «On vous voit vous échauffer, sautiller, remonter votre t-shirt à mi-torse, vous mettre en garde comme dans un match de boxe, ça sert à quoi de faire ça ?», interroge le président.
«À rien, on s’amusait ce n’était pas méchant». Curieuse façon de s’amuser…
À la suite de cette violente agression, le prévenu s’est rebellé face à la police municipale. Me Olivier Bonhoure, avocat des deux policiers, demande 500 € de dommages et intérêts pour chacun des deux policiers interpellateurs.
«C’était pour être drôle, c’est ce qu’il nous dit aujourd’hui. Je ne vois pas ce qui est drôle dans ces insultes, et dans ces violences. Deux tentatives de coups de pied à la tête…», analyse la procureure de la République. Elle requiert 10 mois de prison ferme dont 2 mois avec sursis. Ainsi que de retenir le caractère homophobe de cette agression.
«Il voulait faire le coq devant ses amis. Sur la vidéo on ne voit pas qu’il la touche», plaide Me Gil Machado Torres.
Le prévenu écope de 12 mois de prison ferme dont 2 mois de sursis. Il devra payer 250 € à chaque policier et 600 €à la victime. Il reste en détention
- SOURCE LA DEPECHE