Selon le ministère de l’Éducation, le nombre d’incidents graves signalés dans les collèges et lycées a légèrement augmenté en 2023-2024. Plus d’un incident sur dix est lié à des formes de discrimination telles que le racisme ou l’homophobie, avec un taux particulièrement élevé dans les lycées professionnels (23 pour 1 000).
Les signalements d’incidents graves dans les collèges et lycées publics ou privés sous contrat ont légèrement augmenté sur un an lors de l’année 2023-2024, avec plus d’un sur dix liés à une forme de rejet de l’autre, indique le ministère mardi.
Sur l’année scolaire passée, 16 incidents graves pour 1 000 élèves ont été signalés dans les collèges et lycées, contre 14 l’année précédente, selon cette étude de la Depp, la division d’études statistiques du ministère de l’Éducation nationale. Ce taux s’élève à 19 pour 1 000 élèves dans les collèges, avec un vaste écart au lycée entre les établissements d’enseignement général et technologique ou polyvalents (6 pour 1 000) et les lycées professionnels (23 pour 1 000).
Le taux d’incidents graves signalés est par ailleurs “en nette hausse par rapport à l’année scolaire 2018-2019 (12 incidents graves pour 1 000 élèves), plus ancienne édition de l’enquête pour laquelle les atteintes mesurées sont comparables”, précise la Depp. Cette dernière rappelle cependant qu’une hausse des signalements peut refléter une réelle augmentation des incidents ou leur meilleure détection et remontée.
En quelques chiffres
Dans les écoles, le chiffre est stable à cinq incidents graves pour 1 000 élèves sur l’année scolaire 2023-2024 comparé à la précédente. “Un incident sur vingt dans le premier degré (écoles primaires) et un incident sur dix dans le second degré (collèges ou lycées) est motivé par le racisme, l’antisémitisme, la xénophobie ou l’homophobie”, souligne la Depp.
Les atteintes aux personnes concernent la grande majorité des incidents graves signalés. Les violences verbales en représentent la moitié dans le premier comme dans le second degré et les violences physiques un tiers en collèges et lycées. Le harcèlement est à l’origine d’au moins un cas sur dix dans le premier degré et dans le second degré.
Parmi les incidents graves signalés, 65 % sont commis par des élèves dans le premier degré et 91 % dans le second degré, avec les familles d’élèves également à l’origine d’un quart de ces actes dans le premier degré – beaucoup plus rarement dans le second degré. Le reste concerne des personnels, des personnes extérieures à l’établissement, et parfois des auteurs inconnus.
Dans le premier degré, les victimes de ces signalements sont pour plus de la moitié les personnels, puis les élèves (34 %). Dans le second degré, 45 % des victimes d’incidents graves sont des élèves et 38 % des personnels. La précédente édition de l’enquête Sivis sur les incidents graves avait déjà constaté une augmentation sur un an en 2022/2023.
- SOURCE MIDI LIBRE