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 d’ADHEOS

OraQuick, le premier autotest de dépistage du sida, change la donne du diagnostic.
 
Samedi, comme chaque 1er décembre, se déroule la journée mondiale du sida avec cette année comme thème « Objectif zéro : zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination, zéro décès lié au sida ». La commercialisation cet automne sur le marché américain, par la société Orasure et pour 40 dollars, d’OraQuick, le premier autotest de diagnostic du sida autorisé par la Food and Drug Administration (FDA), s’inscrit dans cette préoccupation.
 
Ce produit devrait permettre à des personnes qui ne se rendent pas dans les structures de dépistage médicalisé, de découvrir, en faisant chez elles ce test en vente libre, leur éventuelle séropositivité, première étape à une prise en charge de la maladie, mais aussi à la protection de leurs partenaires.
 
Aux Etats-Unis, le nombre de personnes infectées sans le savoir serait, selon le Center for Disease Control and Prevention, de l’ordre de 240.000. « En France, les dernières études ont revu à la baisse le nombre de personnes séropositives non diagnostiquées, de 50.000 à environ 20.000, mais ces dernières sont particulièrement difficiles à atteindre : personnes cachant leur homosexualité, toxicomanes et migrants d’Afrique subsaharienne en marge du système de soins… », explique Anne-Claude Crémieux, professeur de maladies infectieuses à l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches.
 
En outre, les mentalités semblent avoir évolué. « On incite de plus en plus les gens à s’approprier leur santé », observe-t-on au ministère de la Santé. D’où sa saisine, cet été, du Conseil national consultatif d’éthique, qui avait rendu en 2004 un avis défavorable sur les autotests. Aujourd’hui, les autorités françaises de santé verraient plutôt d’un bon oeil l’arrivée d’un outil de diagnostic supplémentaire, dans la mesure où sa fiabilité serait confirmée. Sur ce point, l’Agence nationale de sécurité du médicament a également été saisie, même si, pour l’instant, Orasure n’a pas fait de demande de commercialisation pour son produit en France, car rien n’empêche de se le procurer via Internet.
Sur Internet, des tests sans garantie
 
On trouve déjà sur la Toile beaucoup de tests HIV mais aucun ne présente de garanties de sérieux. « Maintenant qu’OraQuick existe, autant vaudrait orienter vers lui les personnes en quête d’un test, estime Anne-Claude Crémieux, même si celui-ci ne renseigne pas sur des contaminations très récentes. »
 
D’autant que le diagnostic du sida n’est déjà plus exclusivement l’apanage du monde médical. Un décret de novembre 2010 autorisant le dépistage rapide par des non-médecins, les associations de lutte contre le sida se sont mises en campagne en allant à la rencontre des communautés les plus exposées, sur leurs lieux de vie.
 
L’association Aides dresse un bilan encourageant de l’expérience qu’elle a menée sur l’ensemble du territoire de janvier à septembre 2012. Elle lui a permis, sur quelque 12.700 tests, de détecter 1 % de séropositifs. Soit 5 fois plus qu’avec l’offre de dépistage classique et 3 fois plus que dans les centres de dépistage anonymes et gratuits. Or, parmi les personnes détectées, 30 % n’avaient jamais fait un test.

Le vaccin préventif n’est pas pour demain
En dépit des progrès considérables accomplis dans le traitement du sida, le vaccin prophylactique apparaît toujours comme la solution ultime. Mais on en est loin. « Après l’échec de l’essai clinique réalisé en Thaïlande en 2002, avec un vaccin prophylactique de Sanofi Pasteur, on a bien dû admettre qu’il fallait revenir à la biologie fondamentale », observe Jean-François Delfraissy, directeur de l’Agence nationale de recherche contre le sida. Aujourd’hui, deux nouvelles pistes sont explorées.
On a remis à l’honneur le rôle des anticorps et il reste à imaginer le vaccin capable de déclencher leur fabrication par le système immunitaire.
Autre piste, la modulation de la réponse immunitaire via une catégorie particulière de cellules immunitaires, dites « dendritiques ». Cette approche a donné lieu en France à la création d’un « laboratoire d’excellence », le Vaccine Research Institute, qui coordonne les laboratoires publics travaillant sur le sujet.
D’autres tentatives sont aussi menées du côté des adjuvants, grande spécialité de GSK, mais aussi avec l’ancien produit Sanofi Pasteur combiné à d’autres vaccins.