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 d’ADHEOS

Au Maroc, l’article 489 du code pénal punit tout acte sexuel entre deux personnes de même sexe d’une peine pouvant aller jusqu’à trois ans d’emprisonnement
Six Marocains, accusés notamment « d’homosexualité », ont été condamnés par un tribunal de Fqih Bensalah, dans le centre du royaume, à des peines allant jusqu’à trois ans de prison, a indiqué mercredi le responsable d’une ONG locale, confirmant une information de presse.
 
Arrêtés le mois dernier, les six accusés, dont l’identité n’a pas été précisée, étaient poursuivis pour « homosexualité », « incitation à la prostitution » mais aussi « ivresse sur la voie publique » et « conduite en état d’ébriété », a affirmé à l’AFP Ahmed Amine Chaabi, de la Ligue marocaine de défense des droits de l’Homme (LMDDH), qui s’était constituée partie civile.
 
Le tribunal de Fqih Bensalah, une ville située à 200 km au sud de Rabat, a prononcé lundi des peines allant d’un an à trois ans de prison, selon la même source. Il a également ordonné leur expulsion de la ville une fois ces peines purgées, « conformément à l’article 41 de la loi pénale marocaine ». Ces six personnes avaient été arrêtées à la suite d’une plainte déposée par le père d’une d’elles. Il accusait les cinq autres « d’inciter » son fils « à avoir des comportements déviants », a indiqué M. Chaabi, confirmant une information du site « H24info ».
 
Ces condamnations interviennent quelques jours après la diffusion sur YouTube d’un clip dans lequel des personnalités de la société civile marocaine se prononcent en faveur d’une dépénalisation de l’homosexualité, à l’approche de la journée internationale contre l’homophobie, le 17 mai. Selon le site de l’hebdomadaire Tel Quel, une députée du parti islamiste Justice et développement (PJD, au gouvernement), Amina Maâ Al Aynin, a fustigé mardi cette vidéo publiée dans le cadre d’une campagne « L’amour n’est pas un crime ».
 
Intervenant au Parlement, elle a demandé au ministre des Affaires islamiques, Ahmed Toufiq, d’agir contre ces « discours qui portent atteinte à la foi musulmane, aux fondements religieux des Marocains et à la stabilité du pays ». « Ces messages qui font l’éloge de l’homosexualité ne nuisent pas seulement à notre référentiel musulman mais constituent une infraction à la loi », a-t-elle avancé, d’après la même source. Au Maroc, l’article 489 du code pénal punit tout acte sexuel entre deux personnes de même sexe d’une peine pouvant aller jusqu’à trois ans d’emprisonnement.