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 d’ADHEOS

Dans le cadre de son procès en appel, Marwen , le jeune étudiant tunisien qui avait été condamné à un an de prison pour homosexualité a été remis en liberté provisoire contre un paiement d’une caution de 500 dinars, a affirmé son avocate Fadoua Braham au HuffPost Tunisie. La prochaine audience du procès en appel devrait avoir lieu le 10 décembre prochain.
 
Arrêté le 6 septembre dernier à Hammam Sousse dans le cadre d’une enquête sur un homicide, Marwen a été placé six jours en garde à vue puis poursuivi pour sur la base de l’article 230 du code pénal qui criminalise les "pratique homosexuelles". Il avait été condamné le 22 septembre à un an de prison ferme après avoir subi un examen anal.
 
L’affaire de Marwen a suscité de nombreuses réactions et de mouvements d’indignation relatifs à la pénalisation des pratiques homosexuelles mais aussi à cause du recours à un examen anal pour tenter de prouver ces pratiques. L’ancien ministre de la Justice Mohamed Salah Ben Aissa (limogé depuis), s’était publiquement positionné en faveur de l’abrogation de l’article 230 du Code pénal et des autres dispositions de la législation tunisienne non conformes à la nouvelle constitution. L’ancien ministre avait ensuite été désavoué par le président de la République Béji Caïd Essebsi. Ce dernier, comme récemment Rached Ghannouchi, leader d’Ennahdha, s’est opposé catégoriquement à la dépénalisation de l’homosexualité.
 
De nombreuses organisations de la société civile et quelques partis ou personnalités politiques ont dénoncé et condamné de telles pratiques. L’Association tunisienne des femmes démocrates et la Ligue tunisienne des droits de l’Homme se sont publiquement et officiellement prononcées en faveur de l’abrogation de l’article 230. L’ATFD a également appelé à mettre un terme à toutes les formes de discriminations basées sur l’orientation sexuelle.
 
Le Conseil national de l’ordre des médecins s’est quant à lui dit "préoccupé par la condamnation d’un citoyen tunisien pour homosexualité sur la foi d’une expertise médicale" et "condamné fermement tout examen médico-légal non consenti ou non justifié, touchant à la dignité et à l’intégrité physique ou mentale de la personne examinée".