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 d’ADHEOS

Le tribunal de première instance de Tunis a récemment refusé la dissolution de l’association Chams, ce qui lui permet d’exercer ses activités, rapporte le quotidien Al Chourouk, dans son édition du mardi 25 août 2015.
 
L’association Chams défend les droits des homosexuels, bisexuels et transsexuels en Tunisie (LGBT), elle avait obtenu son visa légal le 18 mai 2015 et ce à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre l’homophobie. Cette association a pour but d’ouvrir un débat à hauteur nationale sur l’homosexualité.
 
Pour rappel, de nombreuses associations ont déposé une plainte auprès du tribunal de première instance de Tunis pour exiger la dissolution de l’association en question, accusée de défendre les droits de la communauté LGBT.
L’initiative Shams («soleil», en arabe) est née il y a quelques mois sur Facebook, avec la création d’une page «pour la dépénalisation de l’homosexualité en Tunisie». En ligne de mire, l’article 230 du code pénal, qui stipule que «la sodomie et le lesbianisme» sont passibles de trois ans de prison. Face à l’écho rencontré par l’initiative, une association est montée. Dans ses statuts, Shams se donne pour objectif d’«encadrer les minorités sexuelles sur le plan psychologique et matériel», de sensibiliser aux dangers des MST, de prévenir les suicides et de défendre les droits humains.
 
Ce n’est pas la première ONG du genre : plusieurs œuvrent déjà à la défense des droits des minorités sexuelles, comme «Damj» («Inclusion»), depuis 2011, ou «Mawjoudin» («Nous existons»), plus récente. Longtemps dans l’ombre, elles commencent, prudemment, à militer au grand jour. En mars, lors du Forum social mondial, Mawjoudin a même organisé une petite manifestation.
 
Pour la Journée internationale de lutte contre l’homophobie, le 17 mai, des événements ouverts au public ont eu lieu et plusieurs médias ont organisé des débats, auxquels Shams a participé.
 
Les pourfendeurs de Shams ne se recrutent pas seulement parmi les islamistes ou les dignitaires religieux. Exemples : l’acteur et député du parti libéral Afek Tounes, Ali Bennour, a eu les pires mots, tandis qu’une journaliste, responsable syndicale, a qualifié l’homosexualité de «comportement contraire à la nature». «C’est une pathologie ou une aberration», tranchait le journal Assabah dans un édito