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 d’ADHEOS

Le premier employeur privé français dans le monde souhaite renforcer ainsi sa politique de diversité, comme l’explique à Yagg Jean-Michel Monnot, vice-président du groupe.
 
a lancé en 2013 Pride, son réseau LGBT mondial interne à l’entreprise. Depuis, des groupes se créent peu à peu dans chaque pays. Après le Canada, l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse, c’est au tour de Sodexo France d’ouvrir son réseau Pride au mois de juin 2014: «Nous nous inscrivons dans la suite logique de nos actions pour la diversité et l’inclusion sous toutes ses formes. Aujourd’hui, aucune filiale n’osera remettre en cause l’égalité hommes-femmes, par contre dans certains pays, ça bloque encore quand on évoque la possibilité que des personnes LGBT travaillent dans l’entreprise.»
 
PREMIER EMPLOYEUR PRIVÉ FRANÇAIS
Jean-Michel Monnot, vice-président du groupe et directeur de la Diversité et inclusion chez Sodexo, a fait les comptes: si 5 à 10% de la population est LGBT, alors il y a au moins 20000 personnes LGBT qui travaillent pour le premier employeur privé français dans le monde (l’entreprise, créée à Marseille à 1966, est présente dans 80 pays). En France, Sodexo emploie 40000 personnes réparties dans 4000 sites différents sur tout le territoire. Le premier réseau Pride à avoir vu le jour chez Sodexo est celui des États-Unis en 2004, qui compte plusieurs centaines de membres. Pas étonnant, c’est aux États-Unis que travaillent près d’un quart des employé.e.s de l’entreprise. «Bientôt, des réseaux vont ouvrir en Grande-Bretagne, en Irlande, au Benelux, au Chili et au fur et à mesure, on l’espère, dans chaque pays», explique Jean-Michel Monnot.
 
Le réseau va d’abord servir à envoyer un message aux salarié.e.s de l’entreprise. Aux LGBT out, à celles/ceux qui sont dans le placard, ainsi qu’aux hétéros. Mais communiquer dans une entreprise de cette taille n’est pas chose aisée, et Jean-Michel Monnot sait que tout reste à faire: «En France, nous n’en sommes encore qu’au début. L’objectif est d’être reconnu comme une entreprise ouverte». La mise en place du réseau ne sera pas une mince affaire: avec 80 corps de métiers, une personne LGBT à Biarritz n’aura que peu de chances d’être mise en relation avec une personne LGBT à Strasbourg. «Après le réseau parisien, le but est que des antennes se créent dans chaque région», explique Jean-Michel Monnot. Dans le monde, 75 millions de personnes mangent, utilisent nos chèques, nos services de conciergerie ou de bionettoyage dans les établissements de santé chaque jour. Parmi elles, il y en a évidemment qui sont dérangées par l’homosexualité. On nous rétorque souvent que c’est un sujet privé, que notre réseau Pride n’a pas lieu d’exister».
 
Jean-Michel Monnot défait également les préjugés sociaux liés aux LGBTphobies: «Parmi nos employé.e.s, beaucoup n’ont pas de qualification. Mais cela ne veut absolument rien dire. La seule différence se situe au niveau du langage, qui est parfois plus cru avec un plus faible niveau d’éducation. Mais on sait par exemple très bien que les violences faites aux femmes sont totalement détachées de la classe sociale. Les réactions face à l’homosexualité, c’est la même chose. Certain.e.s de nos managers sont beaucoup plus coincé.e.s ou hostiles face à une personne LGBT que des employé.e.s non qualifié.e.s. Par ailleurs, il faut absolument encourager la mixité hommes-femmes. J’ai le sentiment que dans beaucoup de circonstances, les femmes sont moins intolérantes. En tout cas, avoir des managers mixtes contribue à créer un climat ouvert dans les équipes».
 
LES HÉTÉRALLIÉ.E.S
Hétérallié.e: nom commun inventé par Jean-Michel Monnot. Le directeur de la Diversité Europe a un grand projet pour le réseau Pride: solliciter les hétéros de l’entreprise dans le monde afin qu’ils et elles réalisent une simple vidéo avec leur smartphone dans laquelle ils et elles donneront leur nom et affirmeront être un.e hétérallié.e, c’est-à-dire une personne qui lutte contre les discriminations à l’encontre des LGBT. «Le plus difficile, ça va être de traduire «hétérallié» dans toutes les langues», blague Jean-Michel Monnot.