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 d’ADHEOS

Quelque 5.000 personnes, sans doute quasi-exclusivement des hommes homosexuels, suivent le traitement préventif contre le virus de sida, appelé PrEP, autorisé et remboursé à 100% depuis janvier 2016, selon les chiffres publiés vendredi par l’Agence du médicament (ANSM).
 
Ce chiffre représente "entre 300 et 400 nouveaux utilisateurs par mois", une "augmentation régulière, mais modérée", a indiqué l’ANSM dans un communiqué publié pour la Journée mondiale de lutte contre le sida.
 
"49% résident en Ile-de-France, 10,5% dans la région Auvergne-Rhône-Alpes et 9,9% dans la région PACA". Ces trois régions représentent donc près de 70% des utilisateurs.
 
Le principe de la PrEP ("prophylaxie pré-exposition") est simple : prendre des comprimés de Truvada (ou de ses génériques) tout en étant séronégatif, pour faire barrage au virus, alors que ce médicament combinant deux antirétroviraux était initialement destiné aux séropositifs.
 
"5.352 personnes ont initié une PrEP par Truvada (ou génériques) entre janvier 2016 et juillet 2017", selon l’ANSM, qui se base sur les chiffres de l’Assurance maladie. "97,5% sont des hommes, âgés en moyenne de 38 ans", ajoute l’agence, selon laquelle "il est raisonnable de faire l’hypothèse que les hommes initiant la PrEP sont principalement des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes".
 
La France a été le deuxième pays, après les Etats-Unis, à autoriser la PrEP, et le premier à la rembourser à 100%. Ce traitement vise en priorité les populations "à risques" (dont les hommes homosexuels ou les personnes prostituées), pour qui il est recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
 
Ses effets sur l’épidémie ne se font pas encore sentir : en 2016, il y a eu 6.000 nouvelles contaminations en France, un nombre stable depuis dix ans.
 
"Le nombre de personnes ayant initié une PrEP en 2016 (environ 3.000) est sans doute encore trop faible pour avoir un impact", a analysé l’agence sanitaire Santé publique France dans un document publié mardi.
 
La PrEP s’accompagne d’un suivi rigoureux. Les utilisateurs doivent se faire dépister tous les trois mois, y compris pour d’éventuelles autres infections sexuellement transmissibles (IST), dont la PrEP ne protège pas. Ses détracteurs l’accusent de favoriser les comportements à risques en incitant à abandonner le préservatif.
 
La PrEP "s’intègre dans une stratégie de prévention diversifiée" comprenant notamment "la promotion de l’usage du préservatif (et) le recours au dépistage régulier", souligne l’ANSM.