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 d’ADHEOS

HOMOSEXUALITÉ- Le président de l’association Shams pour la dépénalisation de l’homosexualité Mounir Baatour s’est entretenu, le 19 octobre, à Bruxelles avec des eurodéputés de gauche comme de droite et ce dans le cadre de "European Community Studies Association".
 
Abolition de l’article 230 du code pénal criminalisant l’homosexualité, la politique européenne en matière de droit d’asile pour les homosexuels tunisiens sont, entre autres, les thématiques abordées lors de cet entretien, confie au HuffPost Tunisie, le président de Shams, qui rend compte de ces réunions avec les eurodéputés ainsi que leurs objectifs.
 
HuffPost Tunisie: Quels étaient les points relevés par votre association et que proposent les eurodéputés en la matière?
 
J’ai rapporté la situation boiteuse des homosexuels en Tunisie, de la chasse faite à leur encontre: du test anal en passant par les affaires où ils sont traînés devant la Justice, et jugés pour leur orientation sexuelle.
Il faut dire que dans un monde aussi ouvert, tout se sache aujourd’hui et il n’y a rien à camoufler.
 
Face à cet état des lieux connu de tous, les eurodéputés socialistes sont pour le conditionnement de l’accord ALECA en gestation entre l’Europe et la Tunisie par le respect de cette dernière des droits de l’Homme, dont les droits des homosexuels. Ils sont pour que le rapprochement avec l’Union Européenne englobe, outre l’aspect économique, un rapprochement en termes de respect des valeurs humaines.
 
Quant aux euro-députés de droite, l’un d’eux, Yahn Vancan, a promis d’envoyer des lettres à la présidence du gouvernement et au ministère de la Santé pour faire cesser les tests anaux, à celui de la Justice pour lui signaler les conditions lamentables des porteurs de VIH homosexuels dans les prisons tunisiennes en l’occurrence leur mise en quarantaine.
 
Certains considèrent que c’est un appel à l’ingérence de l’Union Européenne dans nos affaires internes
 
Le gouvernement tunisien ne nous a pas laissé le choix en refusant de discuter avec le front des associations LGBT. Notre but n’est pas de faire pression mais d’amener à la table des négociations. L’accord ALECA est une occasion pour en discuter.
 
D’autant plus que nos demandes sont pragmatiques et flexibles. Nous appelons à cesser de procéder au test anal comme moyen de preuve de l’homosexualité de l’accusé, ce qui revient à bannir ce qui est considéré comme unique preuve.
 
Aux allégations des politiques disant que l’opinion publique n’est pas prête pour abroger l’article 230, nous demandons un changement de politique pénale; le ministère de la Justice peut donner des consignes aux parquets de ne plus se référer à cet article.
 
Un moratoire, en somme, est possible.
 
A combien vous estimez le nombre de réfugiés homosexuels en Europe et y aura-t-il un infléchissement de la politique d’asile européenne en la matière?
 
On estime de l’ordre de centaines les demandeurs d’asile tunisiens en Europe pour cause de persécution liée à l’orientation sexuelle.
 
Nous avons demandé que les demandes d’asile soit acceptées automatiquement sachant que la police des réfugiés est apte à travers ses enquêtes, au cas par cas, de déceler les faux demandeurs d’asiles des vrais persécutés.