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 d’ADHEOS

Anne Lorne est une ancienne coordinatrice de la Manif pour tous. Elle fait partie du think-tank droitier aux méthodes contestables "Sens Commun" et vient d’être nommée secrétaire nationale des Républicains à la petite enfance. Pour notre chroniqueuse Dominique Bochel Guégan, Sarkozy expose (une fois de plus) ses vraies motivations.
 
l dit quoi en ce moment, Nicolas Sarkozy ? "Écrivons ensemble une nouvelle page de l’histoire des républicains." Ou bien encore : "Rassemblement ! Unité !"  
 
Bon, il dit aussi : "Nous bâtirons contre la pensée du relativisme et du nihilisme." Et là j’avoue, j’ai moins compris.  
 
Les Républicains, le parti des revenants  
 
Nicolas Sarkozy aime à présenter son nouveau parti (du moins le machin dont il a juste changé l’emballage) comme une machine (de guerre) capable de rassembler tout le monde, d’unifier les Français et accessoirement de faire oublier son bilan (désastreux), son image (désastreuse) et de siphonner les voix du FN.
 
Une machine de guerre électorale où tout le monde – de l’accueil au bureau du PDG – serait chef, d’où le nouvel organigramme du parti qui relève plus de l’armée mexicaine qu’autre chose. Dans cet organigramme, on retrouve tous les vieux de la vieille UMP… Le brillant David Douillet, le très intègre Woerth, le poupin Courtial et bien d’autres encore… (dont pas mal de revenants). 
 
Parmi toute cette flopée de délégués et autres secrétaires nationaux, une nomination en dit finalement très long sur ce pseudo-rassemblement des Français souhaité par Sarkozy, et son aspiration à récupérer toutes les voix, mêmes les plus extrêmes.  
 
Anne Lorne, à la droite de… la droite  
 
Ainsi, Sens Commun, un "think tank" proche de la Manif pour tous qui s’oppose au mariage homosexuel et qui veut "vanter le patriotisme, l’éducation, la sécurité, la laïcité…" dans les "quartiers populaires", est-il représenté en la personne d’Anne Lorne, ex-coordinatrice de la Manif pour tous, à la petite enfance.  
 
Sens Commun combat notamment la GPA (même s’ils n’ont toujours pas compris qu’elle est interdite en France) avec des méthodes pas toujours très éthiques et régulièrement dénoncées.
 
Une "Manif pour tous" dont la bio twitter indique qu’elle est "pour la souveraineté du peuple, l’indépendance nationale, la responsabilité, la dignité humaine #LaDroiteQueNousVoulons", opposée au mariage homosexuel, mais aussi "à la banalisation de l’homosexualité". Quelqu’un qui considère qu’une famille homosexuelle "n’est pas une famille normale". Bref, une homophobe.

Ratisser large   
 
Nicolas Sarkozy est dans la lignée de ses promesses, on peut lui reconnaître cela. En nommant Anne Lorne, il reste dans la voie de l’abrogation de la loi Taubira sur le mariage pour tous – abrogation qu’il avait promise (de manière sans doute un peu inconséquente, mais les promesses électorales, on sait ce que ça vaut). Aujourd’hui il promet (un peu vite) d’abroger la loi, quand hier il promettait de légaliser le mariage homosexuel.  
 
Les opinions et les convictions de Nicolas Sarkozy ne valent que le poids d’un bulletin de vote. Ne l’accablons pas, c’est dans l’air du temps politique.  
 
Que Nicolas Sarkozy nomme Anne Lorne (ainsi que ses petits camarades de Sens Commun) dans l’organigramme des Républicains, c’est de bonne guerre. Mais là où Nicolas Sarkozy atteste bien de ses convictions et fait de l’affichage pour ratisser l’électorat traditionnaliste et réactionnaire, c’est en la nommant "chargée de la petite enfance".
 
La droite rétrograde
 
Une femme qui considère que l’émigration extra-européenne met notre nation en danger, une femme profondément anti-européenne, qui prône l’arrêt d’un état "providence", une femme qui trouve normale la présence du GUD au sein de ses manifs anti-mariage gay, une "bobo de la droite catho", mais surtout une femme qui considère qu’un enfant élevé par deux parents du même sexe n’appartient pas à une "vraie famille" et qu’il est en danger, voilà le profil de la personne "en charge de la petite enfance".