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 d’ADHEOS

Après le vote d’une loi interdisant toute "propagande homosexuelle", la Russie s’est une nouvelle fois attirée les foudres des associations LGBT. Dans une interview, le directeur général du comité organisateur de la Coupe du monde 2018 a fait un parallèle entre nazis et homosexuels. Pour notre contributeur, la FIFA doit réagir plus vigoureusement qu’elle ne l’a fait.
 
À six mois de l’ouverture des Jeux olympiques d’hiver de Sotchi, en Russie, qui se dérouleront du 7 au 23 février 2014, la communauté internationale se mobilise de plus en plus pour dénoncer la répression que le pays mène contre les homosexuels.  
 
Certains évoquent même un boycott qui, à l’instar de celui qui avait été évoqué pour les Jeux olympiques d’été de Pékin en 2008, risque peu d’aboutir.
 
Les récentes déclarations – qui provoquent actuellement une vague d’indignation dans le monde entier et relayées par les plus grands médias internationaux – au site "World Football Insider" d’Alexey Sorokin, directeur général du Comité d’organisation local de la coupe du monde de la FIFA, qui sera organisée en Russie en 2018, ne vont pas arranger les choses.  
 
Une mauvaise foi abjecte  
 
Il a défendu avec beaucoup de conviction la loi votée par le Parlement et promulguée par Vladimir Poutine qui interdit la "propagande homosexuelle devant les mineurs".  
 
En réalité, il s’agit de sanctionner l’homosexualité et d’institutionnaliser une véritable homophobie d’État, ce que nie farouchement le haut responsable de la FIFA. Et ses arguments sont particulièrement déroutants :  
 
"Voulez-vous une Coupe du monde où les gens nus courent autour afficher leur homosexualité ? La réponse à cette question est tout à fait évidente […] Les Jeux olympiques et la Coupe du monde ne sont pas une scène pour les différents points de vue… pas pour les nazis, pas pour tous les autres modes de vie."  
 
En comparant les homosexuels à des nazis, Alexey Sorokin fait preuve d’une mauvaise foi abjecte. Il se garde bien de dire qu’en Russie, les groupuscules nationalistes et néo-nazis ne cessent de se multiplier et que le phénomène ne cesse de prendre de plus en plus d’ampleur. 
 
 
L’homophobie doit être combattue avec fermeté  
 
Les milices nationalistes et néo-nazies font régner la terreur auprès des homosexuels qui sont devenus leurs boucs émissaires privilégiés. Leurs actions violentes se déroulent même en pleine rue, sans qu’ils soient inquiétés le moins du monde. Agressions, tortures, humiliations sont leurs méthodes de prédilection.  
 
Un jeune homme serait même décédé la suite à ses blessures, lors d’une "expédition punitive". Et tout ça se passe dans un pays, situé à quelques heures de vol de Paris, qui a adhéré à la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales.  
 
Les propos d’Alexey Sorokin sont intolérables. La FIFA doit prendre les mesures qui s’imposent et le sanctionner sévèrement. À moins que les droits de l’homme ne soient pas une priorité pour les plus hautes instances sportives mondiales.  
 
C’est ce que l’on est en droit de se poser comme question, après l’attribution des Jeux olympiques d’hiver 2014 et la Coupe du monde de football 2018 à la Russie. Sans oublier que le Qatar, cette monarchie pétrolière qui n’est pas non plus un modèle exemplaire de démocratie, organisera la Coupe du monde de football en 2022. L’homosexualité peut y être sanctionnée par le fouet et jusqu’à cinq ans d’emprisonnement; L’entrée du pays est interdite aux personnes séropositives.  
 
L’homophobie doit être combattue avec la plus grande fermeté. Le CIO et la FIFA ont le devoir de la dénoncer avec la plus grande fermeté et d’agir concrètement. Sans être suivis d’actes, les discours ne servent à rien.