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 d’ADHEOS

La suppression du site de témoignages et d’entraide destiné aux jeunes gays et lesbiennes russes a été demandée devant un tribunal de Saint-Pétersbourg. Il est visé par 200 plaintes pour «propagande homosexuelle».
 
C’est un des derniers bastions de résistance contre les lois antigay du régime de Vladimir Poutine: les jours du site Deti-404 («Enfants 404») sont comptés. Un procureur de Saint-Pétersbourg a demandé vendredi la suppression du site destiné aux jeunes LGBT russes et de sa page sur le réseau social russe VKontakte, qui compte près de 50’000 abonnés.
 
200 plaintes
Plus de 200 plaintes pour «promotion des relations sexuelles non traditionnelles avec des mineurs» (le nom officiel de la loi de 2013 contre la «propagande homosexuelle») auraient été enregistrées contre la plateforme, dont celle de la haute autorité des médias russes, de Jeune garde, une organisation proche du Kremlin, et même de Russie Unie, le parti de Vladimir Poutine. Le verdict est attendu le 6 avril.
 
Deti-404 a été créé à l’initiative d’une journaliste d’Ekaterinburg, Elena Klimova. Après avoir fait paraître une série d’articles sur la loi contre la «propagande homosexuelle» et sur la situation des jeunes LGBT dans la fédération, elle avait reçu un courrier considérable de gays et lesbiennes en détresse. Elle avait alors créé la page VKontakte pour rassembler ces témoignages (souvent bouleversants et désespérés), mais également encourager l’entraide et, surtout, lutter contre l’invisibilité. Le «404», hélas prémonitoire, fait référence au message indiquant qu’une page web est introuvable.
 
Catastrophe
Klimova a également été visée par la justice, et condamnée à une amende de 50’000 roubles (près de 700 euros) au début de l’année 2014. «Si ce groupe est fermé, les jeunes perdront leur seule occasion de parler ouvertement et d’obtenir des conseils, de les aider. Ce serait une catastrophe!» a récemment déclaré la jeune femme, qui entend combattre l’interdiction de Deti-404 devant la Cour européenne des droits de l’homme. Elle espère, par ailleurs, que Deti-404, continuera d’exister sur le réseau Facebook, a priori hors de portée de la justice russe.