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 d’ADHEOS

Perçues comme subversives et critiquées par une partie de la droite, les études de genre en France mobilisent à ce jour 2.000 chercheurs et ont été l’objet de leur premier congrès à Lyon, les scientifiques se défendant de toute idéologie. 
 
Organisé par "l’Institut du Genre", créé en 2012 à l’initiative de l’Institut des Sciences Humaines et Sociales du CNRS, le congrès s’est tenu de mercredi à vendredi à l’Ecole normale supérieure de Lyon. Il a accueilli 300 intervenants issus de plusieurs disciplines: sociologie, histoire, neurobiologie, géographie, sciences de l’éducation…
 
Nées aux Etats-Unis dans les années 1960, les études de genre consistent notamment à décrypter ce que la société dicte comme relevant du féminin ou du masculin.
 
Par exemple en biologie, une recherche qui ne prendrait pas en compte le genre risque de produire des résultats tronqués: "On s’est rendu compte que des médicaments étaient dangereux pour les femmes parce qu’ils n’ont été testés que sur des animaux mâles", a rappelé lors d’une conférence de presse Sandra Laugier, présidente du Comité directeur de l’Institut du Genre et directrice adjointe de l’Institut des sciences humaines et sociales du CNRS.
 
De même, des travaux de recherches s’intéressent à l’intelligence artificielle et aux robots: "Est-ce qu’ils ont des caractéristiques masculines ou féminines dans leur conception?" s’est encore interrogée Sandra Laugier.
 
"Ce congrès témoigne de la vitalité de ce champ de recherche qui est inter-disciplinaire, rien que pour cet événement nous avons reçu 700 propositions de conférences, c’est le seul moyen de sortir des clichés et des stéréotypes", a aussi souligné Anne-Emmanuelle Berger, directrice de l’Institut du Genre et professeure de littérature française et d’études de genre à l’université Paris-8.
 
Ces scientifiques ont expliqué avoir volontairement choisi de ne pas médiatiser leurs travaux plus tôt à cause des récentes et nombreuses manifestations des opposants au mariage homosexuel et à la polémique autour des "ABCD de l’Egalité" accusés de propager une prétendue "théorie du genre" .
 
Les études de genre relèvent "du domaine scientifique et ne relèvent pas de l’idéologie, l’idéologie est du côté de ceux qui (nous) attaquent", a relevé Mme Laugier.
 
Parmi les tables rondes du congrès figuraient des sujets très variés comme: "La voix des femmes dans la cité grecque archaïque", "Le genre et la prise de parole politique sur Facebook", ou "Apologie et satire du despotisme familial chez Bodin et Montaigne"…