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 d’ADHEOS

Son investiture la semaine dernière après son élection en novembre a été une première historique pour la justice fédérale américaine

 
 
Rarement l’élection d’un juge fédéral n’aura attiré autant d’attention. Mardi 4 janvier dernier, Victoria Kolakowski est officiellement devenue la première transsexuelle à revêtir une robe de magistrat au sein d’une juridiction supérieure américaine, en l’occurrence celle du comté d’Alameda en Californie. Elle a été élue à ce poste avec près de 51% des voix (contre 47% pour son adversaire) lors des élections de mi-mandat de novembre dernier.

 
 
«La presse a beaucoup parlé du caractère historique de cet événement et je ne souhaite en aucun cas sous-estimer sa portée, a-t-elle dit lors de son investiture. Toutefois, pour moi la vraie nouvelle n’est pas qu’un individu transsexuel a été élu juge, mais que cela n’a jamais été un problème pendant la campagne. Mes opposants ont mené des campagnes respectueuses et honorables, et la majorité des électeurs de ce comté m’ont choisi pour ma personnalité et mes compétences.»
 
«Vicky»
Victoria Kolakowski décide de commencer sa transition en 1989, lors de sa dernière année en école de droit. Elle Sa candidature au barreau a été invalidée par l’Association du barreau de l’Etat de Louisiane au motif qu’elle n’était pas «saine» subit une opération de changement de sexe en 1991 et abandonne son ancien prénom, Michael. La poursuite de son rêve –«me réveiller un jour en corps de femme»– a failli la priver de sa carrière de juge. Sa candidature au barreau a été invalidée par l’Association du barreau de l’Etat de Louisiane au motif qu’elle n’était pas «saine», dira-t-elle – elle avait mis «trans» à l’emplacement réservé au sexe du candidat. Un appel auprès de la cour suprême de l’Etat lui donne néanmoins le droit de passer l’examen. Après plus de 21 ans d’expérience dans le droit des affaires et cinq dans le droit administratif, elle décide de faire campagne pour, dit-elle, diversifier le banc des juges de la cour supérieure d’Alameda, dominée par d’anciens procureurs, et aider «les autres juges, personnels de tribunaux, la police, les avocats et les jurés à voir les personnes comme moi comme des professionnels respectables et des collègues plutôt que comme des monstres», écrit-elle sur son site de campagne.
 
En tant que juge de la cour supérieure californienne pour Alameda, «Vicky» Kolakowski, 49 ans, aura à trancher des litiges remontant de juridictions inférieures. Peut-être des affaires de divorce ou de garde d’enfants impliquant des plaignants transsexuels. Elle promet d’être souple… sur les erreurs de pronoms.