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 d’ADHEOS

Jean-Jacques Bourdin a cuisiné la ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes sur le refus du gouvernement à légiférer sur l’ouverture de la PMA aux couples de femmes et aux femmes célibataires.
 
Après avoir confirmé le 4 juillet l’abrogation de la circulaire de 2013 condamnant les médecins et gynécologues aidant ou informant les femmes dans leur démarche lorsqu’elles ont recours à une PMA à l’étranger, Laurence Rossignol, ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes, était ce matin l’invitée de Jean-Jacques Bourdin sur RMC.

UN ENGAGEMENT… SANS CONVICTION
Après avoir affirmé que la technique de la PMA en tant que telle ne pose «aucun problème éthique» (à partir de 12’15), la ministre a reconnu la teneur discriminatoire de la situation actuelle. «Nous étions assez unanimes à gauche pour prendre cette mesure dès 2012», rappelle Laurence Rossignol, ce à quoi l’animateur rétorque: «C’était une promesse de François Hollande». La ministre tente de rectifier: «Ce n’était pas dans les engagements», avant de tempérer par un «Il avait donné sa conviction».
 
Se basant sur le déferlement d’homophobie en 2013 et «la place que la rue a pris dans ce débat» sur le mariage pour tous, Laurence Rossignol affirme: «Les Français ont dit “d’accord” sur le mariage pour tous, puis ils ont dit “ça suffit on va pas passer le quinquennat sur ces sujets”. C’est une des raisons pour lesquelles on a reculé, il faut l’assumer.» Consciente que les couples et les femmes célibataires se rendent à l’étranger, la ministre souhaite donc «garantir à toutes les femmes quelles que soient la nature de leur grossesse, la même prise en charge, le même suivi de grossesse, le même accompagnement médical».
 
«VOUS AVEZ PEUR DE QUOI?»
Jean-Jacques Bourdin insiste de façon véhémente: «Pourquoi ne pas l’autoriser en France à toutes les femmes?». Si la ministre répond comme elle l’a fait par le passé qu’elle y est «à titre personnel favorable», l’animateur la relance avec agacement: «Pourquoi le gouvernement ne le décide pas? Vous avez peur de quoi, au gouvernement?» C’est la perspective d’un violent débat parlementaire qui freine le gouvernement selon la ministre, ce à quoi Jean-Jacques fait habilement remarquer qu’il a déjà fait très fort avec deux 49-3 pour la loi Travail. Laurence Rossignol prône la discussion et la pédagogie et réfute toute opposition au sein du gouvernement: «On ne veut pas que les Français.e.s pensent que nous faisons des avancées sur des sujets de société qui sont très polémiques. Le sujet, ce n’est pas nous en fait, c’est le camp d’en face: pourquoi les conservateurs, les réactionnaires sont si tendus sur un sujet qui relève d’une espèce d’évidence humaine, que les gens qui ont envie de faire des enfants doivent pouvoir en faire. De toute façon ils le feront.»
 
LA PMA, UN ENJEU POUR 2017
«On ne mettra pas le pays à feu et à sang sur ce sujet dans les trois mois qui viennent», conclut un peu plus tard la ministre, après avoir affirmé le sujet sera dans le débat présidentiel à venir et que François Hollande, candidat à sa réélection, devrait porter l’ouverture de la PMA à toutes les femmes dans son programme.