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 d’ADHEOS

Les élu.e.s français.es de gauche ont massivement voté en faveur de l’égalité des droits, tandis que leurs homologues de droite ont changé d’attitude après le débat sur le mariage en France.
 
Plus de 250 textes impliquant les droits des personnes LGBT ont été soumis au vote du Parlement européen entre 2009 et 2014, indique l’Intergroupe pour les droits LGBT au Parlement européen. À l’occasion de la journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie et à quelques jours des prochaines élections européennes (25 mai), celui-ci a diffusé une série d’infographies pour montrer quels groupes parlementaires ont soutenu les droits des LGBT en s’appuyant sur cinq textes importants.
 
LA DROITE FRANÇAISE VOTAIT PRO-LGBT
Tou.te.s les député.e.s inscrit.e.s au sein du groupe Verts et Alliance Libre Européenne (ALE) ont voté en faveur de ces textes, ce qui permet à ce groupe d’afficher un soutien à 100% en faveur des personnes LGBT. Suivent ensuite les élu.e.s de l’Alliance progressiste des socialistes et des démocrates (S&D) avec 99%, puis la Gauche unitaire européenne alliée à la Gauche verte nordique (GUE-NGL) avec 97% et l’Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe (ALDE) avec 96%. Dans les groupes de droite, les votes en faveur de ces textes pro-LGBT sont moindres. Les parlementaires du Parti populaire européen (PPE) n’ont été que 36% à voter ces résolutions, soit un peu plus que les conservateurs et réformateurs européen (ECR) avec 35% et loin devant les élu.e.s du groupe Europe, libertés, démocratie (ELD) avec 13%.
 
Ces chiffres, qui opposent clairement la gauche et la droite au Parlement européen, doivent toutefois être pris avec recul quand il s’agit ses député.e.s français.es. En effet, sur quatre des textes pris en compte par l’Intergroupe, les parlementaires de l’Hexagone inscrit.e.s dans des groupes de droite ont majoritairement voté en faveur des droits LGBT, quitte à s’opposer au reste de leur groupe. Ce n’est que lors du vote du rapport Lunacek en 2014 que les député.e.s français.es de droite ont finalement voté contre les droits des LGBT. Entre le texte contre l’homophobie en Russie et en Europe, que ces élu.e.s ont soutenu en 2012, et le rapport Lunacek, que ces mêmes personnes ont désavoué deux ans plus tard, le débat sur l’ouverture du mariage a eu lieu en France.
 
Une majorité d’élu.e.s français.es de droite ont ainsi voté pour une résolution contre une législation «anti-propagande homosexuelle» en Lituanie, pour que la Commission et les États membres défendent avec plus de vigueur les droits des LGBT au Conseil des droits de l’homme de l’ONU, pour que les couples de même sexe mariés dans un État bénéficient des mêmes droits dans toute l’Union et contre l’homophobie en Russie et dans d’autres pays d’Europe. Mais après cette date, les mêmes élu.e.s affichent une certaine hostilité.
 
DE NOUVEAUX POUVOIRS POUR LE PARLEMENT
Pour Hétéroclite, la présence de la « »Manif pour tous » en embuscade» a joué un rôle dans l’opposition des député.e.s français.es de droite au rapport Lunacek qui contient une feuille de route pour les droits des personnes LGBT. Celui-ci a malgré tout été adopté. Le rapport Estrela n’a pas eu cette chance. Même si les textes votés par le Parlement n’ont pas de valeur contraignante et sont simplement transmis à la Commission européenne en tant que recommandations, ils conservent un poids symbolique.
 
Désormais, le Parlement peut également se prononcer sur la personne qui préside la Commission. Suivant la composition de l’assemblée européenne, la personne choisie sera plus ou moins favorable aux droits des personnes LGBT. C’est pour cela que l’Intergroupe pour les droits LGBT au Parlement européen appelle les personnes qui soutiennent l’égalité des droits à se prononcer dans les urnes: «Les électeurs/trices auront vraiment le choix lors de l’élection de la semaine prochaine, a indiqué la vice-présidente Sophie in’t Veld dans un communiqué. Je suis persuadée que nous rassemblerons assez de soutien pour continuer avec succès notre combat pour l’égalité des personnes LGBT dans les cinq prochaines années, mais nous avons besoin des voix des électeurs/trices. Et je suis sure que nos soutiens seront au rendez-vous.» En France métropolitaine, les élections auront lieu ce dimanche 25 mai.