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 d’ADHEOS

 L’homme arrêté ce mercredi aurait tué le militant LGBT suite à un «désaccord personnel». Selon une source policière, il s’agirait de promesses non tenues après des rapports sexuels. Quoi qu’il en soit, les militants LGBT ne crient pas victoire…
 
 David Kato tué à coup de marteau pour un «désaccord»? Un porte-parole de la police ougandaise, Vincent Ssetake, a déclaré ce mercredi à Reuters que «le principal suspect», Nsubuga Enock, venait d’être arrêté «aux environs de 16h, alors qu’il rendait visite à sa petite amie». Une autre porte-parole, Judith Nabakooba, souligne que l’homme se terrait dans le village de Nakabago, dans le district de Mukono, où vivait la victime.

 
 
Quel est le mobile de cet ex-détenu, que le militant homosexuel de Sexual Minorities Uganda assassiné le 26 janvier hébergeait après avoir payé sa caution? «Ce n’était pas à cause d’un vol et ce n’était pas parce que Kato était un militant (LGBT). Il s’agissait d’un désaccord personnel, mais je ne peux pas en dire plus», a indiqué Vincent Ssetake.
 
«La police devait arrêter quelqu’un»
Un policier a cependant confié au journal local Daily Monitor, qui traite de l’homosexualité avec neutralité: «Il nous a dit qu’il a tué Kato parce qu’il ne lui avait pas donné une voiture, une maison et de l’argent, promis en récompense pour avoir eu des relations sexuelles avec lui». Le jour du drame, Nsubuga Enock, excédé par les sollicitations de David Kato, «a quitté la chambre, est allé dans un magasin et a pris un marteau avec lequel il l’a frappé alors qu’il était encore au lit».
 
Depuis l’annonce de l’arrestation, certains militants LGBT restent sur leurs gardes. Trop simple pour être honnête, se disent-ils. L’auteur militant du blog Gay Uganda «hésite» ainsi «à condamner ce type, même avec des aveux»: «La police devait arrêter quelqu’un. Et ils devaient avoir un motif qui tienne la route. Résoudre l’affaire était une priorité. (…) Ce type était condamné dès que la police a diffusé une affiche pour dire que la mort faisait suite à un “vol aggravé”. Donc peu étonnant qu’il ait été retrouvé et se soit confessé immédiatement».
 
L’aide humanitaire en jeu
Il précise qu’il se pourrait que Nsubuga Enock «avoue n’importe quoi selon les options, les circonstances» – une référence notamment aux «techniques d’interrogation poussées» qu’il impute à son pays. D’autres militants ont pour leur part expliqué à Reuters d’autres craintes: que la police cherche à masquer un mobile homophobe pour ne pas sacrifier l’aide humanitaire internationale.
 
Nsubuga Enock devait semble-t-il comparaître devant une cour mercredi soir. Quant au chauffeur de David Kato, arrêté plus tôt dans le cadre de l’assassinat, son sort demeure pour l’heure inconnu.