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 d’ADHEOS

 Deux hommes qui se marie en Argentine, Mexico qui ouvre ses mairies aux mariages homos… Petit tour d’horizon d’un continent qui vient de faire des pas de géant vers l’égalité
 
 Les droits des homosexuels ont progressé en Amérique latine, la plus grande région catholique au monde, avec la célébration à Ushuaïa en Argentine du premier mariage civil gay, qui vient d’être légalisé dans une autre ville, Mexico.

 
 
Deux hommes se sont mariés lundi à Ushuaïa, dans le grand sud argentin, au cours du premier mariage gay de l’histoire de l’Amérique latine, autorisé par le gouverneur de la province de Terre de Feu, Mme Fabiana Rios (lire article). «C’est un événement historique», a estimé Claudio Morgano, le président de l’Institut argentin contre la Discrimination (Inadi).
 
«La méchanceté contre les gays est historique en Amérique latine»
Mais les mariés s’attendent maintenant à une bataille juridique visant à annuler leur union. «La méchanceté contre les gays est historique en Amérique latine», estiment-ils. Alex Freyre (39 ans) et José Maria Di Bello (41 ans) sont habitués aux rebondissements. Ils avaient déjà essayé de se marier le 1er décembre, autorisés par une juge de Buenos Aires, mais une décision judiciaire contraire avait empêché leur union au dernier moment.
 
Pour légaliser le mariage homosexuel, les associations gay comptent sur un sursaut du Parlement appelé à examiner en 2010 une réforme du Code civil qui légaliserait ces unions, jugées «immorales» par l’Eglise catholique. En tout état de cause «c’est un progrès important, l’Eglise a un pouvoir incroyable en Argentine», estime Maria Paz Gorostizaga, du collectif gay uruguayen Ovejas negras (moutons noirs).
 
«Résistance» contre le mariage gay au Mexique
Le mariage succède de peu à la légalisation de ce type d’union à Mexico, une première dans la région qui promet également de donner lieu à une bataille juridique. Les députés de l’Assemblée du District fédéral, autrement dit de la capitale du Mexique, ont modifié le 21 décembre l’article du code civil spécifiant que «le mariage est l’union librement consentie entre un homme et une femme», et autorisé l’adoption par les couples homosexuels.
 
Le Collège d’avocats catholiques du Mexique a annoncé qu’il entrait en «résistance pacifique jusqu’à ce que la définition de mariage revienne à son cours naturel». Il demandera au gouvernement fédéral de se prononcer et fera intervenir les tribunaux.
 
Des unions civiles seulement en Uruguay et Colombie
Dans le reste de l’Amérique latine, seuls l’Uruguay et la Colombie autorisent les unions civiles tout comme la ville de Buenos Aires. L’Uruguay est particulièrement en pointe, autorisant l’adoption et la possibilité pour les transsexuels de changer officiellement de prénom. «Le progrès le plus important se situe peut-être au niveau social et culturel, plus qu’au niveau politique», estime Mauricio Coitino, d’Ovejas negras.
 
Le grand voisin, le Brésil, a lancé en 2009 un plan pour les droits des homosexuels incluant la formation de fonctionnaires et de professeurs, le financement de défilés gays ou la défense d’un projet de loi punissant l’homophobie. Cette année, le record de défilés a été battu: 189 ont été organisés. Et la Cour suprême a été saisie de deux demandes pour la reconnaissance de l’union stable entre personnes du même sexe.
 
Le Costa Rica, un des rares mauvais élèves
A Cuba, où les homosexuels étaient envoyés dans des camps de rééducation dans les années 1960-70, le Parlement pourrait examiner un projet de loi légalisant les unions civiles et l’adoption. Et en Bolivie et en Equateur, l’interdiction de la discrimination sexuelle a été inscrite dans la Constitution.
 
Mais au Costa Rica, la justice a rejeté en mai une tentative de légalisation des unions homosexuelles. Et le gouvernement péruvien a promulgué un règlement sanctionnant sévèrement les agents de police gays, qui donneraient une mauvaise image de l’institution.