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 d’ADHEOS

 Sous la pression de deux pays – le Maroc et le Mali – les Nations-Unies ont supprimé la référence explicite aux homosexuels de la résolution condamnant les exécutions arbitraires. Le Centre LGBT de Paris appelle à «un réveil laïc des institutions».
 
 Les Nations-Unies ont voté, le 12 novembre, pour exclure la référence explicite à l’orientation sexuelle dans un texte appelant tous les pays à protéger la vie des individus. Et ce, sous la pression de deux pays: le Maroc et le Mali.
 
 La résolution, proposée par la Commission des droits de l’homme de l’Assemblée générale des Nations-Unies, a pour but de dénoncer et d’enquêter sur les exécutions extra-judiciaires arbitraires, motivées par la haine et la discrimination. Une première mouture du texte mentionnait «les préférences sexuelles» parmi les motifs de discrimination. Mais un amendement, présenté par ces deux pays africains, supprimait cette mention explicite (voir ci-dessous). Il a été adopté par 79 voix contre 70, avec l’appui de la majorité des pays africains et arabes, et a été approuvé par l’Assemblée générale de l’Onu par 165 voix en faveur et dix abstentions.
 
 Cette résolution est votée par l’Assemblée générale des Nations-Unies tous les deux ans. Depuis dix ans, elle comprenait une référence à l’orientation sexuelle. La Finlande, la France et la Suisse ont regretté la disparition de cette formulation.
 
Appel à «un réveil laïc des institutions»
«C’est un jour de honte dans l’histoire de l’Onu» a commenté l’activiste anglais Peter Tatchell. C’est une «évolution dangereuse et inquiétante» selon l’organisation IGLHRC, qui «élimine la reconnaissance de la vulnérabilité particulière rencontrée par les lesbiennes, gays, personnes bisexuelles et transgenres. Une reconnaissance cruciale au moment où 76 pays à travers le monde criminalisent l’homosexualité, cinq considèrent que c’est un crime capital, et des pays comme l’Ouganda envisagent d’ajouter la peine de mort à leurs lois criminalisant l’homosexualité», a-t-il ajouté.
 
En France, le Centre LGBT de Paris-Ile de France ne sera pas le seul à considérer le retrait explicite de la référence à l’orientation sexuelle comme scandaleux et particulièrement préoccupant. «A l’évidence, il s’agit de donner des gages aux intégrismes religieux. (…) Les évangélistes américains ont bien travaillé, ne parvenant à leurs fins dans leur propre pays, ils ont fait de l’Afrique un laboratoire de haine à l’encontre des homosexuels et des lesbiennes.» L’association «en appelle à un réveil laïc des institutions françaises, européennes et mondiales. Il est temps d’agir vite et fort et de tenter de renverser cette situation avant qu’il ne soit trop tard.»