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 d’ADHEOS

 Jean-Luc et Michel ont déposé plainte sept fois à la gendarmerie pour divers incidents et insultes homophobes. Depuis douze ans, ils disent vivre un cauchemar dans leur village du sud de la France. Ils souhaitent déménager.
 
On est écœurés» lâchent Jean-Luc et Michel. Et pour cause! Crachats, insultes, menaces de mort, pneus crevés, câbles de frein arrachés, le couple a tout eu. Mais cette fois, c’est trop! Il y a quelques jours, quelqu’un s’est attaqué, à coup de peinture, à la façade de leur maison (photos plus bas). Les deux hommes sont lassés. Pourtant depuis leur arrivée à La Palme (Aude), en 1998, Jean-Luc et Michel ont porté plainte à sept reprises à la gendarmerie du coin, sans succès.
 
 «Le côté presque banal de la chose a d’ailleurs fini par faire que nous ne sommes plus allés à chaque fois chez les gendarmes, sachant qu’aucune suite ne serait donnée. Nous ne sommes ressortis avec un PV qu’une seule fois et nous n’avons jamais eu de nouvelles de cette plainte ni des autres, sûrement passées à la trappe. Nous avons toujours eu l’impression que les gendarmes prenaient ça à la légère. Mais cette fois-ci, il semblerait qu’ils aient enfin décidé de se bouger.»
 
«La peur au ventre»

 
En couple depuis seize ans, les deux quadragénaires ont jusque-là choisi de faire front: hors de question de se laisser impressionner et de déménager. Mais aujourd’hui ils hésitent de plus en plus. «Bien sûr que partir c’est donner raison aux gens qui nous font ça… mais notre vie compte aussi et il nous paraît désormais impossible de vivre dans ce village», avoue Jean-Luc, avant d’ajouter: «Quand je travaille et que Michel est seul à la maison, j’avoue que j’angoisse pour lui. Je ne suis jamais tranquille. Je crois qu’on ne mérite pas de vivre avec la peur au ventre.»
 
Un élan de soutien
Grâce à la parution d’un article dans le quotidien régional L’Indépendant, les deux hommes se sentent un peu plus soutenus. «Nous sommes constamment au téléphone ou sur internet pour répondre aux messages de soutien venus de partout. Certains nous proposent même de créer des associations ou des comités de défense des droits, du civisme, etc. Mais même si beaucoup de gens au village nous ont surpris par leurs témoignages de sympathie, nous n’avons plus la force de regarder ces gens qui nous ont ignorés pendant des années et qui se rendent compte seulement maintenant que ça craint.»