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 d’ADHEOS

 Le président des Etats-Unis a ajouté sa voix ce matin aux protestations de la communauté internationale contre la loi anti-gay à l’étude en Ouganda. Le Congrès devrait lui emboîter le pas. [Mise à jour 17h30] Un ministre ougandais réagit: «C’est totalement inacceptable.»
 
Barack Obama a dénoncé jeudi le projet de loi homophobe actuellement étudié en Ouganda, le qualifiant d’«odieux» lors d’un discours à Washington. Ce texte, déposé en octobre 2009, envisage de durcir la législation déjà très dure contre les homos (l’homosexualité est déjà passible de la prison à perpétuité), allant jusqu’à prévoir la peine de mort (lire l’article).
 
Le texte propose également de punir toute discussion publique sur l’homosexualité, et rendrait passible de poursuites les parents, professeurs, médecins de gays ou de lesbiennes, ou encore un propriétaire qui leur louerait un logement.
 
«On ne peut pas viser les homos pour ce qu’ils sont»
«Nous pouvons ne pas être d’accord sur le mariage homosexuel, mais nous pouvons sûrement nous mettre d’accord sur le fait qu’il est impensable de viser des gays et des lesbiennes pour ce qu’ils sont, que ce soit aux Etats-Unis ou (…) de façon plus extrême dans des projets de loi odieux qui ont été présentés, le plus récemment en Ouganda», a déclaré Barack Obama.
 
Les déclarations du président des Etats-Unis, à l’occasion d’un petit déjeuner organisé par un groupe chrétien à Washington, interviennent au lendemain du dépôt devant la Chambre des représentants américaine d’une résolution condamnant le projet ougandais controversé.
 
«Menace grave pour la vie, la liberté, et la sécurité de la personne»
Cette résolution du Congrès, soutenue par des parlementaires démocrates et républicains, établirait notamment que chacun «possède une dignité humaine intrinsèque, quelle que soit son orientation sexuelle, et partage des droits humains fondamentaux». Le projet de loi ougandais «présente une menace grave pour la vie, la liberté, et la sécurité de la personne, et établirait un précédent fâcheux s’il était adopté», poursuit le texte.
 
Depuis plusieurs mois, l’Ouganda est vivement critiqué par de nombreux pays et ONG, notamment l’Union européenne et les Etats-Unis, qui ont appelé le président ougandais Yoweri Museveni à mettre son veto au projet de loi. Des récriminations qui semblent avoir porté, si l’on en croit les déclarations du ministre des Investissements (lire l’article), et du président lui-même, qui se montraient récemment moins attachés à ce texte (regardez à ce sujet la vidéo – surprenante- d’un discours de Yoweri Museveni devant son parti). Mais aucun renoncement officiel n’a été formulé.
 
Le ministre ougandais de l’Ethique et de l’Intégrité, James Nsaba Buturo, l’un des principaux défenseurs du projet de loi a aussitôt rejeté les critiques du président américain Barack Obama, avertissant que toute ingérence serait considérée comme «inacceptable». «Quelqu’un devrait dire au président Obama que le Parlement fait son travail législatif dans l’interêt du peuple ougandais», a-t-il déclaré. «Nous ne pouvons pas dire au Sénat américain ce qu’il doit faire. Donc, pourquoi ont-ils l’impression qu’ils peuvent nous dire ce que nous devons faire dans l’interêt de notre peuple ? Cela est totalement inacceptable» a-t-il conclut. On n’en attendait pas moins.