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 d’ADHEOS

 Pour le numéro spécial anniversaire en vente ce mercredi, le maire de Paris a accordé à TÊTU une longue interview, dans laquelle il évoque pour la première fois son statut de célibataire, revient sur son coming out… et tacle Nicolas Sarkozy.
 
 A l’occasion des quinze ans de TÊTU, le maire de Paris nous a accordé un long entretien. Un cadeau qui a du sens, puisque TÊTU l’avait choisi comme représentant de la partie «Politique» de son cahier anniversaire: «Ça ne m’est pas désagréable du tout», glisse-t-il d’une litote. «Je connais l’identité de Têtu, et je le lis de temps en temps.»

 
 
Ouvertement homosexuel lui-même, Bertrand Delanoë aura profondément marqué la quinzaine qui s’est écoulée depuis la création de TÊTU, en faisant un coming out retentissant en 1998, alors qu’il n’était encore «que» sénateur de Paris (voir la vidéo ci-dessous). Il revient sur cet événement: «J’ai simplement choisi de ne pas me mentir à moi-même. (…) Je me disais que si quelqu’un comme moi, un sénateur “convenable”, affirmait “je suis homo”, ça rendrait peut-être les choses plus simples pour des personnes confrontées à des situations difficiles.» Mais il refuse d’en faire l’élément principal de sa personnalité: «Je veux être jugé sur le logement, les voies sur berges, la dynamique de Paris, mais pas sur mon identité personnelle.»
 
Le Président taclé
Il s’oppose à l’idée selon laquelle la gauche et la droite seraient aussi efficaces pour les droits des homos: «Aujourd’hui, quelques personnalités de droite s’affichent presque gay-friendly, très bien. Mais à l’époque, quel tir de barrage! Et que je sache, l’actuel président de la République ne l’avait pas voté, le pacs. Dans son livre, il s’était même interrogé: “Quelle mouche a bien pu piquer Bertrand Delanoë de vouloir à tout prix révéler son homosexualité?”» Il tacle Nicolas Sarkozy, dont il raconte qu’il lui a confié avoir «changé, par exemple sur l’homosexualité» au moment où il s’apprêtait à laisser gagner Christian Vanneste aux élections législatives: «Cela ne signifie même pas que Nicolas Sarkozy n’était pas sincère, cela veut dire qu’il faut toujours juger sur les résultats.»
 
Alors que lui-même n’est pas candidat à un troisième mandat à Paris, et a renoncé à se porter candidat à l’élection présidentielle en 2012, il continue de défendre la capacité de la gauche à mieux défendre les homos que la droite. Et évoque les répliques cinglantes, à la limite de l’homophobie, entendues parfois dans le parti de la majorité.
 
Enfin, TÊTU n’a pas oublié d’évoquer la question que tout le monde se pose, et la réponse laisse comprendre, que le maire de Paris est bien célibataire…