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 d’ADHEOS

Dans une tribune du «Monde», Najat Vallaud Belkacem condamne les propos homophobes tenus sur Twitter le week-end dernier. La ministre compte engager un dialogue avec le réseau social, pour prévenir les provocations à la haine qui y sont de plus en plus fréquentes.
 
«Un instrument de progrès, au service de l’échange des idées et de la concorde», voilà ce que doit être Twitter pour la ministre du Droit des Femmes. Dans une tribune publiée cet après-midi dans Le Monde, la porte-parole du gouvernement condamne fermement les dérapages homophobes du week-end dernier sur le réseau social, et souhaite voir l’entreprise agir pour que «les évènements malheureux que nous avons connus ces dernières semaines ne se reproduisent plus.»

Incompatible avec les valeurs de la République
Il faut dire que depuis depuis deux mois, Twitter résonne des propos haineux. Certains tweets utilisant le hashtag #unbonjuif avaient déjà crée la polémique; #SiMonFilsEstGay et #SiMaFilleRamèneUnNoir ont fini de convaincre le gouvernement d’intervenir. «Ces actes sont réprimés par la loi, et le canal virtuel qu’ils ont emprunté ne rend pas moins punissable ceux qui les commettent» estime la Ministre, rappelant que « C’est l’honneur de la France que d’avoir inscrit dans le code pénal la répression des provocations à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne à raison de leur origine ou encore de leur orientation ou identité sexuelle.»
 
Bien consciente que Twitter soit utilisé dans plusieurs pays – avec des modalités d’exercice de la liberté d’expression différentes – Najat Vallaud Belkacem considère celle-ci comme une valeur précieuse mais qui «ne peut pas être impunément utilisée pour déverser, aux yeux de tous et sur quelques-uns, une charge haineuse aussi violente qu’inacceptable, aussi injuste et blessante qu’incompatible avec les valeurs fondamentales de la République.»
 
Le travail est engagé
Elle appelle donc Twitter à «trouver des solutions pour que des messages envoyés depuis notre territoire, dans notre langue, et à destination de nos concitoyens ne portent pas une atteinte manifeste aux principes que nous avons fixés», en accord avec le programme d’action du gouvernement contre l’homophobie (lire article). Confirmant – comme l’avait annoncé Têtu.com – qu’un travail commun serait mené avec l’entreprise et les responsables associatifs à partir du 7 janvier prochain, la porte-parole du gouvernement espère que Twitter pourra «examiner les conditions de mise en place de dispositifs concourant à la lutte contre les infractions (de ce type, ndlr) et pouvant prévenir la commission de tel délit ou en tout cas en alerter les administrateurs du réseau.»
 
Mais avant cela, «il doit être possible d’agir pour supprimer les tweets illicites» pour que «les dommages déjà causés à l’endroit des personnes homosexuelles ne perdurent pas ou ne causent pas de troubles supplémentaires auprès de jeunes gens attirés par la publicité de cette malheureuse histoire.» «J’ai bien conscience, termine-t-elle, que l’esprit de liberté est au cœur du fonctionnement du réseau social. Je pense pourtant possible, sans méconnaître les principes auxquels le réseau twitter est attaché, d’engager un dialogue pour examiner les mesures qui pourraient être prises afin que l’outil universel qu’est Twitter demeure un instrument de progrès et non un instrument de propagation de la haine raciste, xénophobe et homophobe que d’autres temps nous ont appris à craindre plus que tout.»