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 d’ADHEOS

 Un courrier menacerait directement Elio Di Rupo, le socialiste wallon ouvertement gay, qui est considéré comme le probable prochain Premier ministre du royaume. Mais sa formulation laisse planer des doutes sur son expéditeur…
 
 La chaîne d’information flamande VTM a révélé le 6 août avoir reçu une lettre de menace visant Elio Di Rupo, le probable futur Premier ministre belge. Le courrier débute par les mots «Au nom d’Allah» et se poursuit en affirmant que «dans un pays musulman comme la Belgique, un homosexuel ne peut en aucun cas devenir premier ministre».
  
La menace a immédiatement été prise au sérieux par le ministère de l’Intérieur. Il faut dire que Elio Di Rupo est une personnalité de premier plan. Président du Parti socialiste depuis 1999, il avait été chargé par le roi d’une mission de préformation du prochain gouvernement, alors que la Belgique est plongée dans une crise institutionnelle qui semble inextricable
 
 Ouvertement gay
 
Les socialistes étant arrivés premiers lors des élections parlementaires de juin dernier, il est considéré comme ayant le plus de chance d’être le prochain Premier ministre. Ce qui en ferait le deuxième chef de gouvernement ouvertement homosexuel du monde, après Johanna Sigurdardottir en Islande.
 
En 2001, il avait été premier homme politique belge à faire son coming out. Il avait révélé son homosexualité à un magazine flamand, en espérant que cela ne nuirait pas à sa carrière. L’annonce n’a eu finalement que peu d’impact, dans un pays où la vie privée des politiques intéresse très peu.
 
Pas de protection spécifique
Au final, plus de peur que de mal, puisque après étude de la lettre, l’Organe de coordination pour l’analyse de la menace a annoncé qu’il ne fournirait pas à Elio Di Rupo de protection particulière. L’intéressé n’en avait d’ailleurs pas demandé. Les menaces ne sont en effet pas considérées comme très crédibles, et il pourrait très bien ne s’agir que d’une mauvaise plaisanterie. Le journal Le Soir assurait d’ailleurs lundi que ce n’était pas la première fois qu’une personnalité belge était ainsi menacée. Et le quotidien de conclure que généralement «les chiens qui aboient ne sont pas ceux qui mordent».