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 d’ADHEOS

DECRYPTAGE – Après la reculade de Matignon sur sa loi Famille, les députés ont décidé de récupérer le sujet en faisant leurs propres propositions à l’Assemblée. Mais tout comme le gouvernement, ils remettent la PMA aux calendes grecques…
 
Belle journée de diversion à l’Assemblée nationale. Au lendemain de la reculade du gouvernement sur la loi Famille, les députés socialistes ont immédiatement dégainé ce qui ressemble à une contre-offensive. Ils ont en effet annoncé mardi qu’ils allaient déposer leurs propres propositions de loi sur plusieurs points qui auraient dû être abordés dans le projet de loi. Mais sous leurs airs de frondeurs, les législateurs partagent en fait la position du gouvernement : l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples homosexuels est passée par pertes et profits.
 
Pourtant lundi, lorsque le gouvernement reporte son projet de loi, la position du patron des députés socialistes, Bruno Le Roux, est claire : pas de PMA, pas de loi. "Le texte famille sans PMA n’était pas notre engagement. Des consultations sont en cours. Le but reste d’ouvrir de nouveaux droits", tweete-t-il d’ailleurs. A ce moment-là, le patron des députés socialistes semble toujours vouloir respecter son engagement pris en 2013, celui de faire voter l’ouverture de la PMA.
 
Une loi sans PMA débattue en mai
 
Mais mardi, le discours des députés socialistes change subtilement… En fait, selon l’un d’entre eux interrogé par metronews, Bruno Le Roux était au courant de l’abandon du projet de loi depuis déjà quelques jours. Plusieurs députés nous confirment même qu’un accord avait été conclu entre le député de la Seine-Saint-Denis et Jean-Marc Ayrault.
 
Loin de s’opposer à la décision du Premier ministre, les élus socialistes passent donc la journée de mardi à excuser le report de la loi. "Nous en comprenons les raisons car tout le monde se focalisait uniquement sur la PMA", nous confie le député de l’Essonne Thierry Mandon. Et Bruno Le Roux de lancer une annonce rassurante pour Matignon : "Nous n’avancerons que sur des sujets sur lesquels nous aurons trouvé un accord avec le gouvernement". En clair, les législateurs s’apprêtent à imiter le gouvernement. Quant à leurs promesses sur la PMA, ils les balaient en s’abritant derrière le même argument que Matignon : attendre l’avis du Comité national d’éthique.
 
Pourquoi, dans ce cas, les députés de la majorité n’attendent-ils pas ce fameux avis avant de faire leurs propositions ? "Beaucoup d’associations veulent que les autres questions, notamment le statut du beau-parent ou l’adoption, soient traitées rapidement", se justifie l’entourage de Bruno Le Roux. Et alors que Matignon brandissait lundi un "calendrier parlementaire dense" pour justifier l’abandon de la loi Famille, voilà que les députés ont même trouvé une date pour voter la leur ! "Ces questions devraient être débattues en mai prochain", nous confie-t-on en effet. Soit après les municipales mais avant l’avis du comité d’éthique. Une date idéale pour enterrer la PMA ?