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 d’ADHEOS

Lors du second tour de l’élection présidentielle, les évêques catholiques de France, à de rares exceptions près que nous saluons, n’ont pas voulu prendre position ouvertement pour l’un ou l’autre des deux candidats, « renvoyant chaque électeur à sa conscience ». Dans un moment aussi grave, où le sort de tout un pays ainsi que la cohésion de l’Europe étaient en jeu, ils n’ont pas jugé opportun de se prononcer face à un projet politique basé sur la peur, le repli, le rejet et la haine. 
Les évêques ont maintenu un dangereux silence alors que 38 associations et mouvements d’Église catholiques ont rappelé que « les thèses extrémistes et leur banalisation constituent un danger pour la démocratie » (1) ! De même, d’autres religions instituées et de nombreuses organisations chrétiennes, humanitaires et de jeunesse ont fait appel à faire barrage au Front national.
 
Dans ce contexte, Mgr Pontier, président de la Conférence des Évêques de France, a demandé à Emmanuel Macron, au lendemain de son élection, de ne pas « nous enliser dans des débats de société qui ont aussi contribué à la division du pays » (2). Cette intervention fait écho à des déclarations préalables sur des thèmes de société tels que l’accès des couples de femmes à la PMA (procréation médicalement assistée), les modalités de la mort des grands souffrants, etc. Elle nous semble particulièrement inadaptée et a choqué nombre de chrétien-ne-s progressistes.
 
David & Jonathan, mouvement homosexuel chrétien, ouvert à toutes et tous, dénonce ce « deux poids, deux mesures » des responsables de l’Église catholique de France :
  • Tenter de peser sur le pouvoir politique lorsqu’il s’agit en particulier des questions de l’intime : la sexualité, les modalités de la procréation, la vie,
 
  • Afficher une frilosité consternante et refuser de prendre position lorsque menacent à grande échelle l’exclusion, le rejet de l’autre, le racisme, l’homophobie, etc.
 
Nous croyons qu’éluder des débats aussi fondamentaux est contraire à la démocratie, ne permet pas de ressouder une société profondément divisée, et que cela mène au contraire à la peur, à la méfiance et à l’exclusion. Nous défendons la possibilité d’un dialogue humaniste autour des valeurs chrétiennes que sont l’écoute, l’accueil, la tolérance, le respect de l’autre.
 
Nous réaffirmons avec force la nécessité, sur les questions de société, d’écouter les témoignages de vie des personnes concernées, plutôt que de partir d’un dogme. La conscience éclairée de chacun-e décide ainsi en dernier lieu… Quelle liberté pour le peuple de Dieu ! 
 
  • Le Bureau national de David & Jonathan (3)
Anthony, Christian, Denis, François, Marianne, Marie-Céline, Marie-Hélène et Sébastien
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(1) « Ne cédons pas à la tentation du repli sur soi » (lien)
(2) La Croix, 10 mai 2017
(3) Le bureau national remercie chaleureusement les adhérent-e-s qui ont contribué directement ou indirectement à la rédaction de cette lettre ouverte