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 d’ADHEOS

 Deux dernières condamnations, dont l’une beaucoup plus sévère que le réquisitoire du ministère public, viennent clore l’affaire d’agressions et d’insultes lesbophobes à répétition subies par un couple de lesbiennes de Segré, il y a un an.
 
 Hier, deux jeunes des environs de Segré étaient convoqués devant le tribunal correctionnel d’Angers pour répondre de faits commis en juin 2009, pendant la vague d’agressions en tout genre qui avaient conduit Jessica et Virginie à déménager en urgence.
 
 Un an de prison, deux ans de mise à l’épreuve, et des dommages et intérêts
Matthieu absent à l’audience, déjà condamné en novembre 2008 et en septembre 2009 pour injures et menaces envers Jessica et Virginie (lire article), a été condamné cette fois à un an de prison avec six mois de sursis et à deux ans de mise à l’épreuve, avec obligation de se soigner. Il devra verser 1000 € de dommages et intérêts à chacune ainsi que 400 € de frais de justice. Il a été reconnu coupable d’avoir, le samedi 6 juin 2009, tiré sur les victimes avec un pistolet à billes, en état de récidive, et d’avoir voulu le lendemain les intimider pour les déterminer à ne pas porter plainte. La circonstance aggravante de lesbophobie n’a pas pu être ajoutée à celle d’usage d’une arme, car les victimes n’avaient pas pu justifier de jours d’incapacité de travail.
 
Le tribunal a joint un autre dossier, celui d’Antoine. Il l’a condamné à une peine de 3 mois de prison avec sursis pour injures lesbophobes sur la voie publique avec une mise à l’épreuve de cinq ans. Cette peine est plus sévère que les réquisitions du procureur qui n’avait demandé que 40h de travaux d’intérêt général. Ce jeune de 19 ans a convaincu les magistrats de sa culpabilité en adoptant durant l’audience une attitude d’étonnement face à l’évidence des éléments matériels décrits par les victimes, qui recevront chacune 600 € de dommages et intérêts ainsi que 400 € de frais de justice de sa part.
 
Un message très clair envoyé aux lesbophobes
Durant l’audience, Jessica et Virginie ont été blessées par les allégations des avocats des agresseurs présumés, insinuant qu’elles auraient porté plainte contre ces jeunes uniquement pour se venger et pour toucher de l’argent. Le conseil de Matthieu, qui avait au préalable présenté son client comme «un ado pré-pubère» en dépit de ses 20 ans, d’ajouter: «Il aurait mieux valu qu’elles n’habitent pas au-dessus du bar de la place de la République (sic), seul lieu de détente de bandes de jeunes, dont les SNT [Segré Nique Tout], parce qu’à Segré il n’y a rien pour les jeunes». Le tribunal n’a semble-t-il pas été sensible à cet argument, au contraire.
 
L’association Quazar a aussitôt réagi en se «félicitant pour Jessica et Virginie des peines infligées à ces deux jeunes. La société vient de les reconnaître comme des victimes à part entière et d’envoyer un message très clair à ces bandes de jeunes lesbophobes; elle ne peut pas tolérer de tels agissements. Jessica et Virginie vont pouvoir désormais tourner sereinement la page».