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 d’ADHEOS

 Son portrait a fait le tour des Etats-Unis. Bradley Manning, militaire gay opposé à la loi «Don’t ask don’t tell», est actuellement en prison pour avoir divulgué des documents secret-défense.
 
 Pour certains, Bradley Manning est un militant homosexuel révolté. Pour d’autres, l’auteur présumé des fuites du site Wikileaks est un héros du pacifisme, qui a exposé la face noire des guerres en Irak et en Afghanistan. Son portrait a fait le tour des Etats-Unis.
 
 S’il s’avère qu’il a bien divulgué ces milliers de documents confidentiels, le première classe «pourrait s’être identifié aux peuples d’Irak et d’Afghanistan qui ont souffert de la politique guerrière du gouvernement» américain, déclare à l’AFP Jeff Paterson, membre dirigeant de son comité de soutien.
 
«En partie, ajoute le pacifiste, car il ressent lui-même les mêmes choses, en tant que membre d’une minorité injustement traitée au sein de l’armée américaine et de la société américaine en général».
 
Opposé au «Don’t ask, don’t tell»
Après une enfance passée à subir les quolibets de ses camarades, en raison de son côté «intello» et de son homosexualité, Bradley Manning rejoint les rangs de l’armée en 2007.
 
Recruté en tant qu’analyste de renseignement, ce natif de l’Oklahoma (sud) cherche un nouveau départ dans la vie, ont raconté des connaissances au New York Times, qui publiait ce week-end une enquête fouillée sur lui.
 
Mais très vite, le première classe a découvert la rudesse des règles du Pentagone, en particulier la loi «Don’t ask, don’t tell» (ne rien demander, ne rien dire), qui oblige les homosexuels à taire leur orientation sexuelle, sous peine de devoir quitter l’armée.
 
Fuite d’un document top-secret
«Il s’opposait ouvertement à la loi “Don’t ask, don’t tell” et en parlait ouvertement à ses amis», poursuit Jeff Paterson, dont l’association coordonne la défense du soldat qui a été arrêté en mai sur sa base militaire des environs de Bagdad, puis transféré en juillet dans une prison américaine.
 
Les autorités de Washington l’accusent d’avoir remis au site internet Wikileaks la vidéo d’une bavure de l’armée américaine en Irak
 
Rendue publique en avril, elle montre le raid dans la capitale irakienne d’un hélicoptère américain au cours duquel ont été tués deux employés de l’agence de presse Reuters et plusieurs autres personnes.

 
 
Depuis deux semaines, le jeune homme de 22 ans est également le principal suspect dans l’affaire des milliers de documents confidentiels portant sur les guerres en Irak et en Afghanistan et publiés sur Wikileaks.
 
Un geste de «désespoir»?
Pour certains de ses proches interrogés par le prestigieux quotidien new-yorkais, un tel coup d’éclat pourrait avoir été motivé par «son désespoir à se faire accepter».
 
Son ressentiment à l’égard du traitement imposé par l’armée aux homosexuels aurait été démultiplié après avoir rencontré son petit ami, peu de temps avant de partir en Irak. Amoureux, entouré de gens ouverts, «il avait trouvé une ambiance qui était à l’opposé de l’armée», écrit le New York Times, citant des amis du soldat.
 
M. Paterson met en garde: s’il s’avère qu’il est bien l’auteur des fuites, «il est difficile de croire qu’il l’ait fait pour toute autre raison que d’exposer les réalités de la guerre».
 
«Héros» pacifiste
Et sur internet, Bradley Manning est carrément élevé au rang de «héros» du mouvement pacifiste américain.
 
Le site antiwar.com dénonce ainsi la «campage de diffamation» menée, selon ses auteurs, par le gouvernement américain afin de «détourner l’attention» du contenu des fuites et ne pas «débattre du sens de l’occupation de l’Afghanistan».
 
Cette campagne, estime le site, vise à «discréditer un jeune homme très courageux et idéaliste» qui a participé au «réveil» du peuple américain.
 
S’il est reconnu coupable, le jeune homme risque plus de 50 ans derrière les barreaux.