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 d’ADHEOS

Ce vendredi 1er août, l’Ouganda a jugé une loi anti-homosexualité nulle et non avenue. Si cette décision est un immense soulagement pour tous les militants LGBT, l’homosexualité reste un crime dans ce pays d’Afrique de l’est. Pour notre contributeur Philippe Pérot, un vaste plan mondial de lutte contre l’homophobie est nécessaire.
La loi anti-homosexualité votée il y a quelques mois en Ouganda, qui condamnait les homosexuels et les lesbiennes à de lourdes de peine de prison et appelait la population à les dénoncer, vient d’être jugée anticonstitutionnelle et est donc annulée : le quorum n’avait pas été atteint lors du vote. Certes, cette décision ne juge pas le contenu de la loi et cette dernière peut théoriquement être revotée, mais il faudra refaire tout le parcours législatif. Il s’agit en tout cas d’une victoire pour les militants LGBT ougandais. 
 
Le rejet de l’homosexualité est pathétique  
 
L’homophobie d’état, que l’on rencontre dans presque tous les pays africains, est directement issue des anciens codes pénaux occidentaux en vigueur dans ces pays du temps des colonies, et a été reprise dans les codes pénaux nationaux après l’indépendance. Ce n’est donc pas l’homosexualité qui y a été importée, elle y a toujours été présente, mais bel et bien l’homophobie.  
 
Il y a dans cette loi et, plus généralement, dans la détestation et le rejet de l’homosexualité quelque chose de pathétique.  
 
Condamner quelqu’un en raison de ses rapports affectifs et sexuels relève d’un non-sens absolu : sommes-nous responsables de l’orientation sexuelle qui est la nôtre ? Que l’on soit hétéro aussi bien qu’homo, nous ne l’avons jamais choisi ni décidé. Et en quoi des rapports sexuels pratiqués dans la vie privée porteraient-ils préjudice à la société toute entière ?  
 
Cette idéologie anti-homosexualité est donc particulièrement rétrograde, voire carrément arriérée.  
 
Une peur totalement irrationnelle  
 
Il est absurde de condamner quelqu’un en raison de son orientation affective et sexuelle. Il n’y a aucun argument raisonnable pour justifier cette attitude : l’homosexualité se rencontre depuis toujours dans tous les pays, toutes les cultures, toutes les classes sociales, elle n’est jamais choisie et elle restera minoritaire, elle ne se transmet pas, elle ne peut donc être l’objet d’aucun prosélytisme, il est impossible de "convertir" qui que ce soit à l’homosexualité. 
 
Certains états auront beau la réprimer, elle ne disparaîtra donc jamais. Il s’agit donc une répression vaine et sans objet. Craindre que les enfants ou ados soient convertis à l’homosexualité parce qu’on mettra en œuvre auprès d’eux un programme de lutte contre l’homophobie relève donc d’une peur totalement irrationnelle. Aucun enfant ou ado ne deviendra homosexuel s’il ne l’est pas de façon naturelle.  
 
La seule attitude intelligente et mature à avoir est d’accepter et, par voie de conséquence, de reconnaître l’homosexualité.  
 
L’homophobie, aussi primaire que le racisme  
 
Le fait d’accepter et reconnaître homosexualité n’empêche nullement les hétéros de continuer à vivre selon leur sexualité et affectivité, personne n’étant contraint de "devenir homosexuel-le".  
 
La condamnation légale de l’homosexualité et des homos et lesbiennes n’a donc absolument aucun sens et relève du ridicule le plus abouti qui serait risible s’il n’en allait pas de la dignité et de l’intégrité morale et physique des personnes visées, souvent très violemment, par l’homophobie, dignité et intégrité qui doivent être vivement défendues au niveau international.  
 
L’homophobie est tout aussi irrationnelle et primaire que le racisme, il faut donc éduquer contre sa promotion et son extension.  
 
Un vaste plan mondial de lutte contre l’homophobie serait urgent au vu des persécutions particulièrement violentes subies par les homosexuels et les lesbiennes, ainsi que par les trans, dans de nombreux pays, particulièrement en Afrique et au Proche-Orient. Un projet de dépénalisation mondiale de l’homosexualité a été initié, souhaitons qu’à terme il voie le jour.  
 
Il y a un travail de fond à effectuer avec les états ayant voté des dispositions homophobes, ce travail sera long et rencontrera de nombreuses résistances, mais il n’en demeure pas moins nécessaire, car la liberté de vivre pleinement son identité affective et sexuelle est un droit humain fondamental et universe