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 d’ADHEOS

La plus haute juridiction transalpine s’est prononcée jeudi 12 juin contre le divorce forcé (qu’elle considère inconstitutionnel) d’Alessandra Bernaroli, une femme trans’ de 43 ans mariée depuis 9 ans avec sa partenaire.
Le combat n’est pas encore tout à fait terminé pour Alessandra Bernaroli, une femme trans’ originaire de Bologne, mais c’est déjà une grande victoire. Jeudi 12 juin, la Cour constitutionnelle italienne,
’obligation de divorcer, adoptée en 1982, pour un couple dont l’un.e des conjoint.e.s a obtenu un changement d’état civil et s’est vu reconnaître une identité différente de celle qu’il ou elle avait au moment du mariage. Une décision sans précédent pour les LGBT italien.ne.s qui fait suite à presque cinq années de bataille juridique pour cette quadragénaire fermement décidée à conserver son mariage de 9 ans avec son épouse.
 
«Mon corps a changé, mais notre amour reste toujours le même. J’agis pour défendre notre mariage», s’est-elle notamment justifiée. Pour autant, la décision ne dit pas si le mariage d’Alessandra est toujours valide, et c’est au tour de la Cour de cassation (qui avait sollicité la plus haute juridiction transalpine en amont) de déterminer – et d’interpréter – de manière concrète l’arrêt. Les juges constitutionnels invitent toutefois la classe politique italienne et le Parlement à légiférer sur l’ouverture du mariage ou la mise en place d’une union civile pour les couples de personnes de même sexe, estime Antonio Rotelli, président de Rete Lenford, un réseau d’avocat.e.s spécialisé.e.s dans les questions LGBT.
 
UNE JUSTICE ITALIENNE QUI DONNE LE «LA» ?
Alors que l’Italie est à la traîne en matière d’égalité des droits, et que les reproches se font de plus en plus sentir de la part du mouvement LGBT italien à l’encontre des promesses inaccomplies du Premier ministre démocrate Matteo Renzi (centre-gauche), c’est la justice qui semble désormais donner le «la» de l’égalité. En mai dernier, un tribunal de Grosseto en Toscane a reconnu le mariage de deux hommes célébré à l’étranger en s’appuyant sur la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’Homme, et la ville de Fano (peut-être bientôt suivie par Naples?), à l’initiative de son maire sortant Stefano Aguzzi, a commencé à inscrire les mariages de couples gays et lesbiens célébrés à l’étranger dans ses registres d’état civil.
 
«C’est d’ailleurs souvent au niveau local que les initiatives et les projets portés par les associations LGBT trouvent un accueil favorable de la part des autorités», expliquait il y a quelques jours Massimo Prearo post-doctorant à l’université de Vérone et spécialiste du mouvement LGBT en France et en Italie, dans une interview sur Yagg. «Comme souvent, c’est la classe politique qui a du mal à se mettre au pas des transformations de la société», conclut-il. De fait, le Parti démocrate, qui a absorbé une partie des démocrate-chrétiens, est toujours hostile a une quelconque avancée, même pour pénaliser les propos homophobes.