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 d’ADHEOS

Le patron d’un bistrot était jugé mercredi, à Angoulême, pour propos homophobes à l’encontre d’un client
Du comptoir à la barre. Didier, 53 ans, patron du bar du Marché à Jarnac, comparaissait mercredi devant le tribunal correctionnel d’Angoulême pour violence et injure publique envers un particulier en raison de son orientation sexuelle. C’était le 24 juin, à 22 h 30.
 
Le patron s’embrouille avec un de ses clients. « Tu sais bien qu’on t’aime pas, espèce de pédé », lance-t-il, avant d’asséner une « grande gifle » et d’en prendre une en retour. Le client en question a aussitôt appelé les gendarmes, lesquels n’ont pu que constater l’imprégnation alcoolique des uns et des autres.
 
Devant la juge, Didier tente de se justifier : « Quand je lui ai demandé de payer les verres, il n’avait pas de sou. » il reconnaît les propos et la gifle mais se défend de toute homophobie : « Je suis pas contre les homosexuels, il est ce qu’il est, il fait ce qu’il veut de sa vie, mais il est emmerdant, il passe derrière les clients, il touche tout le monde, il s’invite à boire, bref, ras-le-bol ».
 
La présidente se fait pédagogue, et Didier se veut conciliant : « Vous savez que c’est une infraction ? Je suis d’accord avec vous, mais ça aurait pu un autre mot. Mais c’est ce mot que vous avez prononcé. »
 
Avocate de la victime, Me Caroline Millon-Mesnard n’en rajoute pas : « Que Monsieur comprenne que tous les mots ne peuvent être dits. » Elle ne réclame aucun dommage et intérêt.
 
Le procureur aussi se veut explicatif : « Un fait d’homophobie est puni plus sévèrement par la loi en France. C’est un délit passible de six mois de prison. Vous comprenez Monsieur ? »
 
Et de poursuivre : « Je n’ai pas pour objectif de stigmatiser Monsieur comme quelqu’un qui serait systématiquement homophobe ou qui milite contre l’homophobie, mais son geste est homophobe. » Il requiert deux mois d’emprisonnement avec sursis et une amende de 150 euros.
 
La présidente du tribunal rend son jugement sur-le-champ : trois mois avec sursis, interdiction d’entrer en contact avec la victime, qui habite à deux pas du bar, et 100 euros d’amende.