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 d’ADHEOS

Polémique en Italie. Un concours s’adressant à des futurs gendarmes a présenté l’homosexualité comme une perversion criminelle. Une «erreur» vite réparée, et condamnée.
Un manuel pour les carabiniers – gendarmes italiens – qui assimilait l’homosexualité à la zoophilie et à l’inceste vient d’être corrigé à la hâte par des policiers très embarrassés par la tournure médiatique qu’a pris l’événement.
 
Etre homo, une déviance
L’homosexualité, au même rang que la zoophilie, l’inceste ou la nécrophilie, était considérée comme un comportement «déviant» dans ce manuel destiné à la préparation d’un concours interne pour les carabiniers désirant devenir adjudant-maréchal.
 
«Les principales déviances sexuelles sont l’homosexualité, l’exhibitionisme, le fétichisme, le sadisme, l’inceste, la zoophilie», peut-on lire dans ce manuel de 585 pages, révélé par le journal Corriere della Sera et repris par d’autres journaux comme La Repubblica.
«Erreur» pour la police
Il s’agit d’un «malheureux malentendu», a indiqué de son côté le commandant général des carabiniers Leonardo Gallitelli pour tenter de minimiser l’amalgame. «La référence à l’homosexualité résulte d’une grossière erreur au moment de la réécriture du texte, qui a été faite à partir d’un formulaire obsolète», a-t-il précisé dans un communiqué. Le passage a été «immédiatement abrogé» rapporte-t-il également.
 
Après avoir exprimé son indignation face à cette «histoire incroyable», l’association de défense des droits des homosexuels Arcigay s’est réjouie de la «correction immédiate» de l’extrait. «Je suis agréablement surpris par la réaction rapide» du commandant général des carabiniers et «pour son respect envers les gays et les lesbiennes», a déclaré dans un communiqué le président d’Arcigay Paolo Patanè.
 
Condamnation politique
Avant la rectification des carabiniers, la parlementaire Paola Concia (Parti démocrate, centre-gauche) avait vivement critiqué ce passage «honteux» du manuel destiné aux représentants de l’Etat. «J’essaie de contenir ma colère, mais je vous jure que c’est difficile», s’était insurgée la seule élue homosexuelle déclarée du Parlement.
 
Considérer l’homosexualité comme un comportement déviant «va à l’encontre de toutes les lois de l’Etat, de notre Constitution, de l’Organisation mondiale de la santé et des traités internationaux», avait-elle expliqué, en réclamant l’annulation du concours.