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 d’ADHEOS

Jugés pour avoir battu à mort un homme sur un lieu de drague de Cambrai, les deux prévenus âgés de 20 et 28 ans ont été condamnés hier par la cour d’assises du Nord. Rebondissement lors des audiences, l’un des hommes a révélé avoir déjà eu des relations homos…
 
La cour d’assises du Nord a condamné jeudi à 15 et 8 ans de prison les deux jeunes qui étaient accusés d’avoir battu à mort un sexagénaire dans un parc fréquenté par les gays début 2008 à Cambrai, quelques heures après avoir agressé deux autres homos au même endroit (lire notre article).
 
Le verdict est néanmoins très en-deçà des réquisitions du ministère public qui avait demandé 25 ans de prison à l’encontre de Kévin Boucher, 20 ans, et de 20 à 25 ans pour Cédric Thomasse, 28 ans. Ces deux hommes étaient jugés pour avoir, dans la nuit du 19 janvier 2008, tué à coups de pieds et de poings un sexagénaire dont le corps avait été retrouvé le lendemain matin dans un parc de Cambrai, connu pour être un lieu de drague.
 
L’homophobie difficile à prouver
Ils avaient été mis en examen pour homicide volontaire en raison de l’orientation sexuelle de la victime, mais les faits ont été requalifiés et le caractère homophobe du crime a été abandonné au profit de la thèse crapuleuse. Pourtant, quelques heures avant l’agression, les accusés avaient violemment pris à partie deux autres gays dans le même parc. Mais Jean-Bernard Geoffroy, avocat du Collectif contre l’homophobie, s’est quand même déclaré «particulièrement satisfait qu’un jury populaire ait pu retenir la circonstance aggravante de l’orientation sexuelle en ce qui concerne deux des trois agressions».
 
L’un des agresseurs avait eu une relation avec une victime
Issus de milieux modestes, sans qualification ni profession, les co-accusés, qui se sont rencontrés dans un foyer d’hébergement, ont reconnu les agressions alors qu’ils avaient consommé beaucoup de bière, mais nié avoir agi par homophobie. «Je n’ai rien contre eux», a déclaré à l’audience Cédric Thomasse, pourtant accusé par l’une des victimes de l’avoir frappée après lui avoir demandé: «Tu es pédé?»
 
L’auteur des principales violences, Kévin Boucher, a révélé avoir subi, enfant, une agression sexuelle. Mais il a aussi reconnu une relation sexuelle avec l’une des victimes, et a déclaré avoir eu «peur» que Cédric Thomasse l’apprenne. «Je n’assume pas complètement ce que je suis», a-t-il même déclaré à la cour. Les victimes ont chèrement payé le prix de sa peur.
 
Photo: Fotolia.