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 d’ADHEOS

Il y a une semaine, près de Rouen, une lycéenne a été traitée de «gouine» et frappée, mais le mobile homophobe n’a pas été retenu par la Justice. Elle a revanche reçu le soutien de ses camarades de lycée.
 
Il y a une semaine, le 3 janvier, une lycéenne du lycée Val-de-Seine au Grand-Quevilly dans l’agglomération de Rouen, a été insultée et frappée par trois autres jeunes femmes, dont deux sont scolarisées dans le même lycée. Pour la victime, le caractère homophobe de l’agression, qu’elle a racontée à Paris Normandie, ne fait aucun doute:
 
«Tout a commencé bêtement à cause d’une cigarette. J’étais avec une amie qui a demandé une clope à l’une des trois filles en question et immédiatement elles lui ont demandé: “C’est pour ta gouine?”. Elles ont accompagné leur question de doigts d’honneur. J’ai réagi en faisant la même chose. Le ton est monté et elles se sont jetées sur moi tout en m’insultant, en insistant sur mon orientation sexuelle. C’était très vulgaire, vraiment homophobe. Les coups ont commencé à pleuvoir. J’ai pris des claques au visage, des coups de poing sur la tête et des coups de pieds aux jambes… Je me suis retrouvée recroquevillée sur un banc pendant qu’elles me battaient.»
 
Elle a donc porté plainte pour «violences volontaires en raison de l’orientation sexuelle». Mais Guy François, le proviseur du lycée, n’est pas tout à fait du même avis: «cette affaire relève plus de la bagarre entre gamines que de l’homophobie, a-t-il déclaré à Paris Normandie. Vous savez, c’est malheureusement dans le vocabulaire de certains jeunes… Je pense que les propos ont dépassé les pensées. On est plus dans la stupidité que dans la pensée de fond.»
 
 
La justice n’a pas non plus retenu de mobile homophobe, et les agresseuses sont poursuivies pour «violences en réunion avec une incapacité de travail de moins de huit jours». «D’après les éléments recueillis par les policiers, ces violences n’ont pas été commises en raison de l’orientation sexuelle de la plaignante mais pour une histoire de cigarette, a affirmé Jean-Claude Belot, adjoint au procureur de la République de Rouen, à 76 actu. Il n’y a rien d’homophobe dans cette agression, c’est une bagarre de cours de récréation!»

 
Les lycéen.ne.s ne sont pas convaincu.e.s, qui ont organisé un rassemblement de soutien à la jeune fille agressée vendredi matin.
 
Le proviseur a d’ailleurs tenté de désamorcer le problème en proposant aux associations Gay’T Normande et SOS homophobie d’intervenir.
 
«Un dialogue s’est instauré entre les élèves, le proviseur et nous mêmes. Monsieur François a reconnu qu’il avait été “maladroit” dans ses propos, relatés par la presse, raconte Florence, la présidente de Gay’T Normande, sur le site de l’association. Il a également reconnu qu’il y avait bien eu “agression” et non “gamineries”: c’était une des premières revendications des élèves. Il a également proposé de mettre en place autant d’I.M.S. [interventions en milieu scolaire] qu’il faudra afin de lutter le plus efficacement contre l’homophobie et autres discriminations. Celles-ci démarreront dès mardi prochain [aujourd’hui] à raison de deux sessions par jour.»