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 d’ADHEOS

La loi légalisant le mariage homosexuel a été votée, mardi 16 juillet, en troisième lecture devant la Chambre des communes, après un parcours semé d’obstacles et d’obstructions parlementaires. Elle ouvre la voie aux premiers mariages entre personnes du même sexe en 2014, en Angleterre et au pays de Galles.
 
Lundi, la Chambre des lords – la chambre haute du Parlement – avait majoritairement voté en faveur de la loi, renvoyant une ultime fois le texte devant la Chambre des communes. Et le 21 mai, les députés s’étaient aussi exprimés en majorité en faveur du texte, par 366 voix contre 166. Le texte doit désormais recueillir la signature de la reine Elisabeth II pour que la loi soit promulguée. Un assentiment royal attendu "mercredi ou jeudi", selon le ministère de la culture.
 
Quand sera-t-elle appliquée ?
 
La loi ne pourra pas être appliquée avant l’été 2014. Un long délai d’application qui s’explique par plusieurs raisons, pratiques et politiques. D’abord, l’actualisation du système informatique, nécessaire pour enregistrer correctement les mariages entre personnes du même sexe, prendra un certain temps. Autre raison, celle de l’harmonisation de la loi avec certains textes cadres, comme ceux qui régissent les retraites.
 
La loi n’entrera en vigueur qu’en Angleterre et au pays de Galles. Les autres régions du Royaume-Uni, l’Ecosse et l’Irlande du Nord, conservent leur propre législation sur le sujet. En avril 2013, l’Irlande du Nord a rejeté une motion demandant la légalisation du mariage homosexuel. Déposée par le parti républicain Sinn Fein, la proposition avait suscité, sans surprise, une très vive opposition des Eglises catholique et protestantes.
 
Dans le reste du royaume, la loi laissera aux diverses confessions la possibilité de célébrer ou non des unions homosexuelles religieuses, à l’exception de l’Eglise anglicane majoritaire dans le pays, au sein de laquelle le mariage homosexuel restera illégal.
 
Les homosexuels pourront-ils adopter ?
 
Ils en ont déjà le droit. La loi qui les autorise à se marier est avant tout symbolique. Car, en Grande-Bretagne, les homosexuels peuvent déjà adopter depuis 2002, recourir à la procréation médicalement assistée et à une mère porteuse, tant que cette dernière n’est pas rémunérée. Depuis 2005 et l’instauration d’un partenariat civil, les homosexuels peuvent aussi s’unir.
 
Y a-t-il une forte opposition à la loi ?
 
La fronde vient davantage du côté du parti conservateur, qui se déchire sur le sujet, et qui défie ouvertement le premier ministre, David Cameron. Tiraillé par son aile droite, le leader des Tories a réitéré son soutien au mariage gay. Même son de cloche pour Nick Clegg, chef de file des "lib-dems", parti qui fait partie de la coalition au pouvoir.
 
Du côté de la population, la loi est relativement acceptée. Selon un sondage YouGov publié le 20 mai 2013, 54 % des Britanniques sont favorables au projet. Mais comme en France, certains y sont frontalement opposés. Principale organisation anti-mariage gay, "la Coalition pour le mariage", qui fédère 700 000 partisans et qui entend bien faire payer le vote de cette loi à David Cameron et à sa coalition lors des élections européennes de 2014 et des élections générales de 2015.
 
Autre acteur de la contestation, l’Eglise anglicane. Par la voix de l’archevêque de Cantorbery, Justin Welby, chef spirituel des 80 millions d’anglicans dans le monde, elle s’est également opposée au projet de mariage homosexuel.