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 d’ADHEOS

Des milliers de participants, des contre-manifestants maintenus à distance par la police… Samedi, les LGBT polonais ont pu faire valoir leurs revendications au cours de cette gay pride européenne, qui rassemblait les militants de plusieurs pays

 
 Une dizaine de milliers de personnes se sont réunis samedi à Varsovie pour l’Europride, qui avait lieu pour la première fois dans un pays d’Europe de l’Est. Les couleurs, la musique, le soleil de plomb… Tous les ingrédients des gay prides étaient réunis, même si le défilé était tout de même beaucoup plus modeste par rapport à ceux que connaît l’Europe occidentale. L’année dernière, la parade EuroPride s’était tenue à Zurich, en Suisse. Elle avait réuni environ 50.000 personnes.

 
 
«Solidaires avec les gays polonais»
Les manifestants ont brandi des banderoles réclamant des droits pour leur minorité, dont le droit à une reconnaissance légale de leurs unions. Onze plateformes tirées par des camions sont parties depuis la grande place devant la mairie de la capitale polonaise, pour parcourir les principales avenues du centre de la ville.
 
«Nous espérons ouvrir un débat sur la possibilité de légaliser les unions de couples gays et lesbiens mais nous ne sommes pas optimistes qu’une telle législation puisse passer dans un proche avenir», a déclaré Jacek Adler, responsable du site gaylife.pl consacré aux gays en Pologne. «Nous voulons rester solidaires avec les gays polonais. Nous voulons aussi montrer aux policiers polonais que dans la police il n’y a aucun problème à se déclarer gay», a indiqué de son côté l’inspecteur Goran Stanton, président de l’Association des gays dans la police suédoise, participant au défilé à Varsovie.
 
Huit personnes interpellées
La municipalité a mobilisé environ 2.000 policiers pour superviser la Marche et protéger ses participants contre d’éventuelles agressions de la part de groupements nationalistes et ultracatholiques qui avaient annoncé des contre-manifestations à proximité du passage de l’Europride. Quelques oeufs ont été lancés en direction des manifestants au départ du défilé mais la police a immédiatement isolé les agresseurs. Huit personnes ont été interpellées.
 
Des organisations catholiques ont distribué des tracts aux manifestants, représentant une effigie de Jésus Christ prononçant cette phrase du Nouveau testament: «Je ne suis pas venu pour condamner mais pour sauver». Des prières pour la «conversion» des participants à l’Europride ont été organisées dans plusieurs églises de Varsovie.
 
Deux Polonais sur trois contre les manifestations LGBT
L’organisation de l’Europride en Pologne a suscité des controverses dans ce pays catholique à plus de 90%, où la communauté LGBT fait souvent l’objet de remarques et comportements ouvertement homophobes, y compris de la part d’hommes politiques. Les promoteurs de l’Europride ont d’ailleurs déploré que la municipalité ait refusé de s’engager dans son organisation.
 
Le président conservateur polonais Lech Kaczynski, mort dans un accident d’avion en avril, avait interdit une marche des fiertés à Varsovie en 2005 quand il fut maire de la capitale. Il a ensuite été condamné pour cette décision par la Cour européenne des droits de l’Homme.
 
Dans les années suivantes, plusieurs gay pride ont eu lieu en Pologne, souvent accompagnées de contre-manifestations. Selon des sondages, deux Polonais sur trois refusent aux organisations LGBT le droit de manifester dans la rue. 79% des Polonais se déclarent opposés à l’idée des mariages homosexuels et 93% excluent celle de l’adoption d’enfants par des couples gays ou lesbiens.