NEWS
Les actualités
 d’ADHEOS

 Une agence européenne s’est inquiétée des méthodes tchèques pour dénicher de faux demandeurs d’asile gays: tester la réaction de leur pénis à la projection de films hétéros…
 
 Les Tchèques ont appelé le processus «test de phallométrie». Il s’agit de mesurer l’arrivée de sang dans le pénis durant la projection de films pornographiques hétéros. Et si des demandeurs d’asile homosexuels éprouvent une réaction durant le processus, ils seront suspectés de mensonge sur leur orientation sexuelle – raison selon laquelle ils sont menacés dans leur pays d’origine.
 
 L’Agence européenne des droits fondamentaux (FRA) vient de découvrir ces pratiques, et elle s’en alarme dans la mise à jour de son rapport «homophobie, transphobie, et discrimination sur la base de l’orientation sexuelle et l’identité de genre». «Nous voyons de nombreux problèmes avec cette technique, au-delà de la simple fiabilité des «tests phallométriques» et la possibilité d’en tirer des conclusions dans le cadre d’un dossier juridique. Notamment, son inefficacité dans le cas où la personne est bisexuelle.»
 
L’Europe en position d’accusatrice
Selon les informations récoltées par la FRA auprès du ministère tchèque de l’intérieur, les tests «phallométriques» seraient proposés à des demandeurs d’asile qui se disent homosexuels, mais dont le témoignage présente des contradictions. Le test est réalisé par un sexologue professionnel avec, en principe, le consentement écrit de la personne. «S’il refuse, cela pourra créer un doute sur son récit, et au contraire, s’il réussit le test et ne réagit pas à la présentation de rapports hétérosexuels, son homosexualité sera considérée comme établie», écrit l’agence. Ce processus a été découvert par une cour allemande, qui a mis en suspens le renvoi en Iran d’un demandeur d’asile ayant subi ce test en République tchèque.
 
«Mais que l’on ne s’y trompe pas!» déclare Paul Canning, le rédacteur en chef du site britannique LGBT Asylum News. La République tchèque n’est pas la seule à tenter par tous les moyens de discréditer le témoignage de demandeurs d’asile homosexuels, «même si c’est là un cas extrême. Dans toute l’Europe, mis à part en Suède, les gouvernements n’ont pas agi pour traiter correctement les cas de demandes d’asile pour homosexualité. Au Royaume-Uni, on cherche toujours la faille dans l’histoire des personnes, plutôt que de chercher à les protéger. On n’est pas aussi loin du système tchèque qu’on aimerait le croire.»