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 d’ADHEOS

Vous avez été très nombreux à réagir à l’annonce, mercredi 4 novembre, de l’ouverture du don du sang aux hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes. Certains d’entre vous ont exprimé leur soulagement en apprenant cette nouvelle. Mais beaucoup ont aussi exprimé leur déception, voire leur colère, face à cette décision. C’est à vous, qui ne comprenez pas cette décision, à vous qui la contestez, que je souhaite aujourd’hui m’adresser.
 
Je veux vous dire d’abord que je vous entends et que je comprends, aussi, votre impatience. Tout simplement parce que je partage le projet, que beaucoup d’entre vous défendent, d’une égalité totale des critères du don entre homosexuels et hétérosexuels.
 
Je veux vous dire ensuite, parce que j’en suis convaincue, que la décision annoncée ce mercredi est une véritable avancée. Pourquoi? Parce qu’elle rompt l’exclusion de principe d’une personne sur la base de son orientation sexuelle. Exclusion qui disait la défiance d’une société vis-à-vis des homosexuels. Exclusion que beaucoup percevaient, à juste titre, comme une discrimination. Exclusion d’autant plus intolérable qu’elle s’appliquait à l’un des plus beaux actes de générosité: le don. Cette exclusion, je la condamne et je la combats, dans les actes, à travers ma décision: au printemps 2016, les homosexuels pourront donner leur sang dans notre pays.
 
Je veux vous dire surtout, parce que cela n’a pas été (assez) entendu, que cette décision est une étape importante, mais une étape seulement, dans un processus qui nous permettra de proposer les mêmes conditions de don aux hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes et aux hétérosexuels. Notre objectif, c’est l’égalité de tous face au don. C’est vers ce but que nous tendons.
 
Mais alors, pourquoi pas tout de suite? Pourquoi, encore, des conditions différentes? Pourquoi demander aux homosexuels qui souhaitent donner de ne pas avoir de relations sexuelles pendant 12 mois?
 
Pour que cette avancée soit sûre et pour qu’elle soit irréversible. Comme le don du sang était jusqu’à présent interdit aux homosexuels, nous ne disposons pas aujourd’hui de données scientifiques solides sur le sujet. En ouvrant le don de sang total aux hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes, nous nous donnons les moyens de recueillir ces données et de démontrer scientifiquement que le risque de prélever du sang contaminé n’est pas plus élevé pour ces donneurs que pour les donneurs hétérosexuels. Ce préalable scientifique est une exigence légitime: la sécurité du don est une priorité absolue. C’est en apportant toutes les garanties, sur ce volet sanitaire, que nous nous donnons les meilleures chances d’enclencher et de faire accepter la convergence totale des critères du don.
 
Dans l’attente de ces résultats, nous fixons la contre-indication à 12 mois pour les hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes car c’est le délai au terme duquel nous sommes certains, d’après les éléments scientifiques dont nous disposons actuellement, que le niveau de risque est identique entre homosexuels et hétérosexuels.
 
Je veux rappeler, enfin, car cela n’est pas un détail, que pour le don de plasma, les conditions seront les mêmes, que l’on soit homosexuel ou hétérosexuel, au printemps prochain.
 
À vous donc qui souhaitez aller plus loin, à vous qui souhaitez aller plus vite, je veux dire mon engagement à ne pas m’arrêter là. À vos interrogations, à vos doutes, je réponds: nous partageons le même combat. Menons-le ensemble!