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 d’ADHEOS

Le groupuscule d’extrême droite a obtenu en mai un agrément de la commission des comptes de campagne. Civitas laisse entendre qu’il participera à de prochaines élections mais en attendant, ce changement de statut lui permet surtout de bénéficier d’un avantage fiscal non négligeable…
 
Il y a trois ans, il appelait ses membres à prier dans la rue contre le mariage pour tous, qualifié de "diabolique et monstrueux" par l’une de ses sympathisantes au micro du Petit Journal – entre autres saillies homophobes. L’institut Civitas a désormais des ambitions électorales. Ce mouvement catholique intégriste, qui revendique "environ" 1.800 adhérents, se considère désormais comme un parti politique. Et il a obtenu un statut lui permettant de bénéficier d’un confortable avantage fiscal, comme le relève Le Parisien ce mardi 28 juin.
 
Le 23 avril dernier, l’association Civitas a en effet fait modifier son objet auprès de la sous-préfecture d’Argenteuil, dans le Val-d’Oise, où se situe son siège. D’après sa nouvelle déclaration publiée au Journal officiel, elle compte "œuvrer en tant que parti politique à promouvoir et défendre la souveraineté et l’identité nationale et chrétienne de la France en s’inspirant de la doctrine sociale de l’Eglise, du droit naturel et des valeurs patriotiques, morales et civilisationnelles indispensables à la renaissance nationale". Vaste programme.
 
Et concrètement, ça se passe comment ? "A la rentrée de septembre, nous allons présenter une stratégie pour tenter de mieux faire entendre une voix catholique dans le débat politique", explique à Marianne Alain Escada, le président de Civitas, qui entend proposer "une alternative entre le socialo-marxisme et le libéralisme capitaliste". En participant à des élections ou en soutenant des candidats existants, par exemple ? "Les deux hypothèses sont envisageables", répond Escada, sans donner plus de détails.
 
Déduction fiscale de 66%
 
Pour mener à bien ses projets, Civitas a constitué une association de financement politique qui a reçu le 18 mai l’agrément de la Commission nationale des comptes de campagne. Ce statut lui permet surtout d’obtenir un avantage fiscal conséquent : les dons à Civitas pourront être déduits des impôts à hauteur de 66%. Du pain bénit pour le mouvement, qui a des ennuis avec le fisc : Bercy lui a retiré il y a quelques mois le droit d’accorder une déduction fiscale à ses donateurs et lui réclame 55.000 euros, rapportait Libération début mai.
 
L’astuce indigne Olivier Falorni, député divers gauche de Charente-Maritime, qui a écrit ce lundi au ministère de l’Intérieur pour lui demander de retirer cet agrément. En attendant, Alain Escada jubile : "Que le lobby LGBT et les organisations laïcistes se rassurent. Nous n’allons pas seulement utiliser notre avantage fiscal, nous allons les ennuyer beaucoup plus que cela !" Et de donner rendez-vous à la rentrée pour en savoir plus. C’est vrai qu’il ne nous manquait plus qu’un curé en soutane parmi la pléthore de candidats à la présidentielle…