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 d’ADHEOS

"Toi, t’es le Bertrand Delanoë de la campagne, Jean Pierre"
 
A La Chapelle-Bâton, tout le village est invité au mariage de son maire, Jean-Pierre Baraton. En juillet, il épousera Alain, son compagnon depuis 32 ans.
 
Tous les adjoints voulaient les marier ! Finalement, ce sera le 2e, un ami personnel du couple, qui aura le privilège de porter l’écharpe et de recueillir leur double consentement, un samedi de juillet prochain…
 
Nul ne sait, pour l’heure, où sera célébré le tout premier « mariage pour tous » deux-sévrien. Ce qui est en revanche certain, c’est que ce n’est pas à La Chapelle-Bâton, petit bourg du canton de Champdeniers, que le maire refusera ce genre d’union, comme l’a fait récemment au pays basque l’édile UDI d’Arcangues. Une bonne raison à cela, à La Chapelle-Bâton, c’est le maire, Jean-Pierre Baraton, qui va unir son destin à celui d’Alain Salque, son compagnon depuis leur coup de foudre dans le Jura, il y a 32 ans ! « Depuis, on ne s’est plus jamais quittés », confie, attendri, Alain Salque.
 
Après la mairie… l’église
 
Une union programmée en odeur de sainteté… Les futurs époux, 53 ans tous les deux, résident en effet dans le minuscule hameau de Saint-Projet ! Et ce n’est pas tout : après la cérémonie à la mairie, où les futurs ont déjà convié individuellement les 140 foyers que compte la commune, les intimes et la famille se retrouveront à l’église ! C’est-à-dire chez eux… C’est en effet dans ce qui fut autrefois la chapelle romane de Saint-Projet, transformée en une charmante maison d’habitation après avoir longtemps fait office de grange, que Jean-Pierre et Alain sont installés depuis 2000. A La Chapelle, si le couple a pu légitimement intriguer, jamais on ne lui a fait grief de cet amour assumé. Il faut dire que Jean-Pierre est un Baraton. Un nom respecté et dans le paysage depuis plusieurs générations. Ça aide. « Toi, t’es le Bertrand Delanoë de la campagne, Jean Pierre », lui a dit fièrement l’un de ses administrés. Dans son village, le couple ignore ce qu’est l’homophobie. Celle qui a précédé et suit encore le vote de la loi autorisant le mariage de personnes de même sexe. « Ce débat écœurant, s’indigne Alain, qui dirige aujourd’hui une structure médico sociale, on le comprend d’autant moins dans le pays des droits de l’Homme alors que dans des pays plus conservateurs comme l’Angleterre, ou de culture très catholique tels que l’Espagne ou le Portugal, ça s’est passé facilement. »
 
Elevés dans les valeurs religieuses
 
Jean-Pierre, consultant informatique quand il n’est pas à la mairie, est issu d’une famille où la religion a toujours compté. « Papa et maman étaient très croyants et le curé venait manger à la maison le dimanche. Mes sept frères et sœurs et moi avons été élevés dans ces valeurs, mais je ne peux imaginer un seul instant que mes parents auraient pu adhérer aux propos qu’on a entendus. »
Chez Alain aussi, on est croyant. « Les garçons sont protestants et les filles catholiques », sourit-il. Sa tante Aliette est même la supérieure d’une congrégation religieuse à l’autre bout de la France. « Elle ne sera pas à notre mariage. Mais elle m’a écrit qu’elle m’aime et nous soutient. » Un beau cadeau de mariage avant l’heure. 
  • Source NR