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 d’ADHEOS

Quinze députés français sont partis hier à destination de la capitale belge. Le but de ce voyage? «Saisir la réalité dans un pays qui a légalisé le mariage pour tous, l’adoption et la PMA».
Une quinzaine de députés français ont visité hier à Bruxelles un hôpital pratiquant la procréation médicalement assistée (PMA), dont l’intégration ou non au sein du projet de loi sur le mariage et l’adoption pour tous est en ce moment à l’origine de nombreux débats (lire ici ou là).
 
Totalement normalisé
Les parlementaires, membres de la commission des lois de l’Assemblée nationale, ont également rencontré des sénateurs belges ainsi que des députés européens de pays ayant légalisé le mariage pour les couples homos. «Nous voulions saisir la réalité dans un pays, la Belgique, qui a légalisé le mariage pour tous il y a dix ans et l’adoption il y a six ans», a expliqué Erwann Binet, député PS de l’Isère et rapporteur du projet de loi. «Ce qui nous a frappé, c’est que le sujet ne fait plus débat en Belgique, que ce soit à droite ou à gauche. Le mariage pour tous est totalement normalisé».
 
Les députés ont rencontré les responsables de l’unité PMA de l’hôpital Erasme, à Bruxelles, qui accueille chaque année quelque 500 Françaises, lesbiennes ou célibataires, pour lesquelles ce genre d’intervention est interdit en France. Les Françaises représentent environ 40% des étrangères traitées par l’hôpital. Cette visite «m’a conforté dans la nécessité d’inclure la PMA dans la loi», a déclaré Bernard Roman, député PS du Nord.
 
Fantasmes
Le député UMP Philippe Gosselin a estimé que la Belgique avait eu «une approche différente», «plus technique et pragmatique» qu’en France, où «on insiste plus sur la dimension éthique». «Les droits individuels des personnes sont davantage mis en avant en Belgique», a-t-il ajouté, en réaffirmant son opposition au projet de loi.
 
Le sénateur socialiste belge Philippe Mahoux a lui fait part à ses homologues français de sa surprise «face à la violence du débat en France» et «aux fantasmes qu’il provoque». «Il faudrait dédramatiser», a-t-il plaidé, soulignant qu’en Belgique il avait le «sentiment que le vivre-ensemble s’est amélioré depuis la légalisation du mariage homosexuel.»