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 d’ADHEOS

 Le président du Chili a annoncé ce week-end son intention de déposer un projet de loi au Congrès afin d’accorder un statut civil à tous les couples non mariés, hétéros ou homos. Les lobbies religieux et les députés de la majorité grincent des dents.
 
 Le Chili avance à petits pas vers la reconnaissance légale des couples homos. Ce week-end, le président chilien Sebastián Piñera (ci-dessus) a confirmé, dans une interview au quotidien El Mercurio, qu’il allait proposer au Congrès un texte de loi pour régulariser et protéger les droits des couples non mariés du pays, quel que soit le sexe des partenaires. Il s’agit, autrement dit, de créer une union civile destinée aux deux millions de couples qui vivent hors-mariage au Chili, hétérosexuels et homosexuels.
  
Pressions
Cette proposition de loi fait partie des promesses émises lors de la campagne électorale, avant les éléctions présidentielles de janvier 2010. Sebastián Piñera avait promis de donner un statut civil à tous les couples qui le désiraient. La proposition avait provoqué une levée de boucliers dans son camp et du côté de l’Eglise catholique, très puissante au Chili comme dans les autres pays d’Amérique du Sud. Visiblement, ces pressions n’ont pas réussi à faire infléchir le ce président de droite, arrivé au pouvoir après 20 ans de gouvernement de centre gauche, en dépit des critiques renouvelées des religieux et des députés de la majorité.
 
Hasard ou choix stratégique, les déclarations du «Berlusconi Chilien», surnom donné par ses détracteurs en raison de sa fortune, interviennent après que le Movilh (Movimiento de Integración y Liberación Homosexual), principale association de défense des droits des minorités sexuelles au Chili a annoncé l’organisation d’une marche le 25 juin prochain dans la capitale Santiago pour revendiquer le droit aux homos de se marier légalement.
 
La voie de l’Argentine
Toutefois, Sebastián Piñera, a tenu à rappeler que le mariage était pour lui l’union d’un homme et d’une femme, et qu’il refusait d’envisager son élargissement aux couples de même sexe. Une vision que ne partage pas l’opposition, qui voudrait suivre la voie de l’Argentine, premier pays latino-américain à avoir adopté une loi sur le mariage homo. Le président du parti socialiste, Fulvio Rossi, avait présenté en août 2010 un projet de loi entraînant la modification du code civil pour l’ouvrir aux couples de même sexe. Sans surprise, le projet avait été rejeté par le gouvernement, et les démocrates chrétiens, au centre, avaient exprimé le souhait d’avancer progressivement