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 d’ADHEOS

Mairie et commerçants ont signé une charte «Cannes Rainbow» pour garantir le meilleur accueil aux touristes homos et redorer la réputation de tolérance de la Croisette.
 
Reconquérir le coeur des touristes LGBT. C’est l’objectif de la charte Cannes Rainbow, qui a été signée vendredi 4 décembre dans le cadre de la villa Domergue, imposante propriété dominant la baie où la municipalité organise ses événements les plus prestigieux. David Lisnard, premier adjoint et maître d’œuvre de la politique économique et touristique de la ville, a signé ce document, ainsi que les représentants de l’IGLTA (International Gay and Lesbian Travel Association) et les quelque cinquante établissements cannois représentés (clubs, bars, hôtels, restaus, boutiques, plages, spas).
 
Sous le haut patronage de la mairie (UMP), ces établissements s’engagent à pratiquer le meilleur accueil aux touristes homos qui viendraient à Cannes. Plus que le texte même de la charte, qui énonce finalement quelque chose que les homos seraient en droit d’attendre n’importe où en France, c’est la mobilisation conjointe de commerçants et de la mairie qui montre l’ambition de refaire de la Croisette un lieu attractif pour les gay et les lesbiennes.
 
Ville-harlequin
En effet, la ville bénéficiait depuis l’entre-deux-guerres d’une image extrêmement gay friendly, avant que les années 80 et 90 ne viennent sérieusement éroder cette réputation. Ainsi que l’a reconnu David Lisnard, l’objectif est clairement marketing. Mais, a expliqué l’élu, l’opération est aussi une façon pour Cannes de se mettre en conformité avec son identité de «ville-harlequin», ouverte sur le monde et les différences. Outre son Festival du film universellement connu, la Croisette accueille tout au long de l’année d’énormes congrès internationaux, où les étrangers sont très majoritaires.
 
La ville, qui compte certes de nombreux palaces, vante aussi sa capacité hôtelière très diversifiée (parmi les signataires de la charte figurent 20 hôtels, du mythique Carlton au simple Etap), et l’intérêt de son littoral, notamment sur les îles de Lérins qui lui font face. La charte Rainbow vise d’abord à fédérer des établissements gay-friendly, plutôt que de s’appuyer sur les rares lieux uniquement homos.